Interviews

  • Interview : Cécile Durant pour "Les Barrières des Mondes"

    Cecile durant

     

    Bonjour Cécile, nous avions déjà le plaisir de te compter parmi les Lutins de Kelach comme directrice de trois de nos collections pour lesquelles tu fais de l’excellent travail, et aujourd’hui, nous t’accueillons en tant qu’autrice. Avant de te parler de ton roman young adult, peux-tu évoquer avec nous ton envie d’écrire ? Y a-t-il eu un déclencheur ? Est-ce une passion née dans ton adolescence ou plus tard ?

    Bonjour !

    Je pense que mon envie d’écrire, ou plutôt celle d’inventer des histoires, est née bien avant l’adolescence. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé créer des personnages pour leur prêter des caractères, des relations et des aventures, que ce soit pour mes peluches, dans mon esprit rêveur ou sur le papier dès mon enfance. Je me souviens tout de même d’un moment décisif à l’âge de onze ans : la rédaction d’un conte merveilleux pour le cours de français en 6e. J’avais obtenu une si bonne note et de tels éloges de ma professeure que je l’avais même aussitôt envoyée à une revue pour jeunes lecteurs ! À partir de ce moment-là, j’ai commencé à écrire une grande saga romanesque médiévale avec une amie, tout en développant avec ma cousine un univers fantastique (celui de Dan dans Les Barrières des Mondes !) qui fut couché sur le papier l’année de mes treize ans.

    Pourtant, ce n’est que bien des années plus tard, après des études de lettres et l’envie de mettre en mots les histoires de Dwenya et Dya, que j’ai commencé à vouloir faire de l’écriture l’un des piliers de ma vie. En quelque sorte, ce sont elles qui ont fait de moi une écrivaine !

     

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  • Interview : Julia Pinquié pour "Le Chercheur"

    Bonjour Julia, pour Terre mère tu as une triple casquette puisque tu es à la fois l’illustratrice de la couverture, celle des illustrations intérieures et qu’en plus ton texte Le Chercheur a été retenu pour paraître dans l’anthologie.

    Bonjour !

    Est-ce que cette activité d’écrivaine est récente ou t’y adonnes-tu depuis aussi longtemps que la création graphique ?

    C’est un réel plaisir de pouvoir m’amuser dans ces trois domaines !

    Plus jeune, j’écrivais beaucoup de nouvelles et autres courts récits, puis j’ai fait une pause dans l’écriture jusqu’à mon master de création littéraire où j’ai redécouvert le plaisir de poser ses mots sur papier !

    Il est cependant très clair que la création graphique est, elle, omniprésente depuis l’âge de tenir un crayon ; elle a même façonné ma façon d’écrire qui est plutôt graphique !

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  • Interview live : Minuit & Rodolphe Le Dorner

    Sous l'égide de Bérengère Bouffaut, leur directrice de collection, Minuit et Rodolphe Le Dorner se sont livrés en direct au jeu des questions-réponses sur leur série respective.

    Pour rappel :

    Angelica brise t1 1Minuit est l'auteure de la série jeunesse à succès :Angélica Brise Contre les Dragons. Cette trilogie vous invite à suivre les pas d'Angélica dans un monde médièval sous la domination des dragons. La jeune fille, pauvresse travaillant dans une auberge, décide de se faire passer pour une princesse afin d'être captive des tyrans reptiliens. Son but est de découvrir le secret qui leur permet de dominer les hommes. Mais les dragons sont-ils réellement les monstres qu'elle imagine ? La découverte de leur monde va remettre en question ses convictions et sa mission. Peut-elle trahir Maïtre Kram ? Cette histoire riche en humour qui renverse les codes et fustige les préjugés séduit aussi bien les enfants (dès 8 / 10 ans) que les adultes.

     

     

     

    9782490647538 1Rodolphe Le Dorner, quant à lui, propose aux lecteurs une duologie qu'il qualifie lui même de thriller fantastique; il s'agit de Virtuels. En 2076 alors qu'un milliard d'humains expérimentent le Projecteur Virtuel pour la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, la machine plante, emprisonnant l'esprit de l'ensemble des connectés dans un espace virtuel vide. Peu à peu, les virtels apprennent à mannipuler cette irréalité pour se construire une vie, mais très vite deux factions s'opposent : ceux qui veulent rester et ceux qui veulent trouver un moyen de réintégrer leur corps. Dans le réel, privé d'un milliard d'individus, la situation dérape, les gouvernements s'effondrent brisant les pays en plusieurs duchés. Dans ce marasme, Léonie, chef de la sécurité des JO, tente de retrouver Sergeï Ismanov, créateur du Projecteur Virtuel qui a disparru le jour où la machine a déraillé. Simple défaillance ou machination terroriste ? Léonie veut résoudre le mystère et sauver les virtels au corps catatonique d'autant que son compagnon Quentin fait partie des victimes. Un récit intelligent et bien mené qui réjouira autant les amateurs de SF que de thrillers.

     

     

    Et maintenant découvrez le replay de leur live :

     

     

     

  • Interview : Christophe Germier pour "Un os à graver"

    Bonjour Christophe, c’est à l’occasion de l’AT Terre Mère que tu as rejoint les auteurs des Lutins de Kelach. Publié depuis 2017, tu es un nouvelliste prolifique. Comment choisis-tu les AT auxquels tu vas participer ? Pourquoi t’être arrêté sur Terre Mère ?

    Prolifique ! Carrément ! On va surtout dire que c’était le cas quand j’avais un peu plus de temps libre, et aussi étrange que cela puisse paraître, avant la période 2020-2021. Certaines nouvelles publiées ces deux dernières années sont en réalité des sélections ultérieures qui ont connu quelques ralentissements avant d’être menées à terme. En ce qui concerne le choix des appels à textes, j’avoue : c’est à l’inspiration. Certains appels me parlent tout de suite, d’autres non. Terre Mère a rapidement résonné en moi, cela m’a permis de coucher sur le papier une idée qui mûrissait depuis quelque temps déjà.

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  • Interview de Rodolphe Le Dorner (partie 6/6)

    Ultime interview de Rodolphe Le Dorner qui nous parle de De l'Homo avatar, premier tome de Virtuels sous le signe de l'Art et la Littérature. Vous allez découvrir le lien entre Mozart et Virtuels, mais aussi la tragique séparation des deux personnages principaux.

    Retrouvez Virtuels sur notre site et notre boutique (version papier et e-book… bien sûr).

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  • Interview de Rodolphe Le Dorner (parties 4/6 et 5/6)

    Alors que l'auteur Rodolphe Le Dorner et la directrice de collection Bérengère Bouffaut sont à fond dans les corrections du deuxième et dernier tome de Virtuels, nous vous présentons ajourd'hui la suite de l'interview vidéo Trivial Pursuit de Rodolphe.


    Et comme c'est Noël et que nous sommes généreux, nous vous en offrons une double dose :

  • Interview de Rodolphe Le Dormer (partie 3/6)

    Pour cette troisième partie des questions Trivial Pursuit à Rodolphe Le Dorner au sujet de son roman Virtuels,

    un court passage par la catégorie « Sport ».

    à suivre… et surtout une duologie à découvrir.

  • Interview vidéo de Rodolphe Le Dorner (partie 2/6)

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    Vous avez été passionnés par la première partie de cette interview sur le mode Trivial Pursuit ?


    Après le camembert « Divertissement », attaquez-vous aux Sciences naturelles avec la question verte posée par Bérengère à notre auteur Rodolphe Le Dorner.

    Pour en découvrir davantage sur Virtuels, c'est juste là :


     

  • Interview vidéo de Rodolphe Le Dorner (partie 1/6)

    Les Lutins de Kelach ont beaucoup de chance. Après avoir découvert les talents d'auteur de Rodolphe Le Dorner dans sa nouvelle « Promotio » sélectionnée par Cécile Durant pour notre incontournable anthologie Demain : Nos libertés (toujours d'actualité), celui-ci a accepté de revenir pour « 8 », nouvelle horrifique des Contes nippons (sélectionnée pour participer au prix Masterson 2021), avant de nous proposer de ramener dans notre giron l'excellent Virtuels que certains d'entre nous avaient déjà découvert (Chronique).

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    Sous l'égide de notre proactive directrice de collection Bérengère Bouffaut, le premier tome judicieusement intitulé De l'Homo avatar est paru fin août et la suite est prévue pour le premier trimestre 2022. Nouvelle relecture, nouvelle mise en page et nouvelle couverture créée par Rodolphe lui-même subliment cette histoire qui plonge 1 milliard d'esprits dans l'enfermenent d'un monde virtuel ; une catstrophe pour eux, mais aussi pour le monde réel.


    Pas encore convaincu ? Alors, découvrez l'interview vidéo (en 6 parties) initiée par Bérengère. Comme vous allez le découvrir, elle a trouvé une approche originale qui emprunte à un jeu de société bien connu. Rodolphe et Bérengère nous gâtent avec cet entretien, alors n'en manquez pas une miette en commençant par la première partie.

  • Entretien : Delfyne Gwenn pour Clair de Lune

    • Le 11/07/2021

    Delphyne g

    Bonjour Delfyne, bienvenue dans cet entretien informel et bien sûr parmi les auteurs de Kelach avec ta trilogie L’Héritage des Feä dont le tome 1, Clair de Lune, vient de paraître.

    Bonjour, Grand Manitou des Éditions Kelach, et merci pour ta confiance.

     

    Tu es une jeune autrice, même si tu as déjà publié quatre romans en anglais. La question qui me brûle la langue est : pourquoi en anglais ?

    L’anglais est une langue qui me parle tant… souvent plus que le français. Pour une raison étrange, les mots me viennent plus facilement. Comme si ma manière de penser, finalement, était structurée à l’anglaise.

    C’est une langue qui a absorbé tant de cultures (200 000 mots au dictionnaire), qui est tellement subtile qu’on peut découvrir des mots nouveaux après plus de quinze ans de pratique ; je ne m’en lasse pas.

    À mon sens, plus on étudie les langues étrangères, plus on apprécie sa propre langue. Quoi de mieux que quelques notions de latin, de grec, d’allemand et d’anglais pour appréhender l’évolution de la langue, et les influences dans notre bon français ?

    Serie fea

  • Entretien : Églantine Gossuin pour Contes nippons

    Eglantine g

    Bonjour Églantine, après ton passage dans Fantastique au pays de Chièvres, les Lutins de Kelach ont le plaisir de te retrouver dans Contes nippons avec une nouvelle inédite. Question obligée pour les auteurs de cette magnifique anthologie : as-tu, un roman, un film ou plus généralement une œuvre japonaise qui t’a particulièrement marqué et, si oui, pourquoi ?

    >> Sans aucun doute les chefs-d’œuvre du cinéma d’animation d’Hayao Miyazaki. Je me remémore la toute première fois où je m’y suis plongée en visionnant Le Château ambulant ; quelle explosion de joie et d’inspiration ! Les couleurs, les musiques, les décors, l’envoûtement tout simplement dans lequel vous emporte chaque détail du film. Rien n’est laissé au hasard avec Mr Miyazaki. D’ailleurs, j’écoute régulièrement les bandes originales des films du studio Ghibli composées par Joe Hisaishi durant l’écriture.

    En ce qui concerne la lecture, je garde un souvenir très vif du roman de Takuji Ichikawa Je reviendrai avec la pluie, sa poésie m’a beaucoup émue.

    Je reviendrai avec la pluie

    « L’Esprit des pivoines » nous transporte en 1274 dans un Japon médiéval à la rigueur hiérarchique. Tu y mets en scène essentiellement des femmes et, de-ci de-là, tu évoques leur condition inférieure au sein d’une société patriarcale. L’écriture est-elle un moyen pour toi de faire passer des messages qui te sont chers ?

    >> Tout à fait, en tout cas j’aimerais que ce soit le cas ! Chanteur, dessinateur, poète, écrivain… Tous les artistes veulent faire passer des émotions, des messages textuellement parlant à leur public. Si nous prenons la parole à travers notre art, c’est pour donner quelque chose à autrui et par le retour que lautre nous en fait, l’œuvre prend vie.

    Amener une réflexion, un regard sur la condition féminine à cette époque, c’est à la fois permettre un contraste avec la société actuelle, mais aussi mettre en exergue un sujet bien d’actualité dans l’engouement du mouvement #Metoo.

    À l’heure du confinement où les chiffres relatifs aux femmes victimes de violence conjugale n’ont fait que grimper, où l’artiste, Hoshi, doit revendiquer son droit de chanter ses propres chansons, où les salaires des hommes sont encore plus élevés que ceux des femmes… La place de la femme dans la société se défend plus que jamais ! Je reste positive, bien entendu, les choses ont bien avancé et c’est là toute l’importance du contraste ! Mais il reste du chemin à parcourir pour qu’un jour, la femme soit pleinement l’égale de l’homme. Alors nous pourrons dire que la société aura enfin évolué.

    Scream

    À travers « L’Esprit des pivoines », je voulais donner la place aux femmes et montrer leur force.

    Toutes ces femmes, ces filles, ces mères, ces sœurs, ces grands-mères, ces amies… qui donnent naissance, élèvent, défendent, aiment, relèvent, travaillent, avancent… pour les leurs ; c’est une forme d’hommage que je leur rends en quelque sorte.

  • Entretien avec Nathalie Le Reste

    Aujourd'hui nous avons le grand plaisir d'échanger avec Nathalie Le Reste, illustratrice de la trilogie Angélica Brise Contre les Dragons écrite par Minuit.

    Bonjour Nathalie.

    >> Bonjour les Lutins, il y a tellement de choses qui m’ont séduite dans cette trilogie.

    Tu es l’illustratrice d’Angélica Brise Contre les Dragons, couvertures, lettrines et bonus. Un style en parfaite adéquation avec ce superbe roman jeunesse. Quel est l’aspect de cette trilogie que tu as pu lire dans son entier qui t’a le plus séduite ?

    >> Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé l’univers que Minuit a créé. Ce monde fantasy qui m’a rappelé Harry Potter, Bilbo le Hobbit, Merlin l’enchanteur, les récits arthuriens, les voyages de Marco Polo où le réel se mêle au merveilleux !

    Et puis, l’humour. Je trouve qu’Angélica est un condensé d’humour et de bonne humeur, par ces jeux de mots, ces recettes de cuisine, la vitalité de son héroïne…

    C’est aussi une envie de prendre en main son destin. Cette jeune fille nous apprend à ne pas se laisser abattre par les évènements, elle prend les choses en main, réfléchit à ses soucis et relève les défis ! C’est un bel exemple à suivre !

     

    Av2

     

    Parle-nous un peu de ton univers d’illustratrice. Celui-ci est-il exclusivement tourné vers la jeunesse ou s’ouvre-t-il sur d’autres horizons et lesquels ?

    >> Je suis issue du monde de la calligraphie. Depuis toute petite, je reste fascinée par les lettres, leurs formes, leur significations, leurs histoires. En CP, je passais des heures à regarder mon livre d’école, les arrondis des b, des d, des p étaient parfaits. La typo de ces lettres me fascinait déjà ! J’ai passé des heures à aligner des lettres de toutes les époques avec divers outils, plumes métalliques, calames, outils contemporains, etc.

    Peu à peu, les lettres m’ont ouverte au dessin, à la peinture. (Actuellement, j’aime peindre de grandes huiles…) Ce que je recherche avant tout c’est l’émotion et la vibration du trait, de la trace, du dessin, de la couleur. Je préfère un dessin empli d’émotions qu’un dessin relevant d’une pure technique.

    J’aime aussi que l’on suggère les choses, et que le spectateur puisse faire une partie du travail.

  • Interviews : Clémence Teixeira pour Demain nos libertés

    Clemence t

    Bonjour Clémence. Avant tout peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Qui es-tu et surtout quel est ton genre de prédilection en littérature ?

    >> Je m’appelle Clémence, j’étudie l’histoire parce que ça me passionne, parfois je voyage, d’autres fois je lis ou je joue, et le reste du temps, j’écris. C’est quelque chose qui me suit depuis des années. J’écris principalement de l’imaginaire, tout particulièrement de la fantasy, même si ces derniers temps j’essaie de m’ouvrir à d’autres genres, tout doucement, notamment par le biais de nouvelles relativement courtes. J’écris beaucoup de littérature jeunesse, c’est quelque chose d’important à mes yeux et de très riche, je trouve.

    Ta nouvelle Tenna est parue dans la très intéressante anthologie dystopique réunie par Cécile Durant, « Demain : nos libertés ». Selon ma lecture, Tenna est un entre-deux, un monde entre la réalité et le virtuel. Est-ce bien cela ? D’où t’est venu le nom de « Tenna » ?

    >> Oui, en quelque sorte, on peut dire que Tenna est un entre-deux. Il est virtuel parce qu’on ne s’y rend qu’en esprit, mais très réel dans ce qu’il peut infliger aux extracteurs comme Lara. On voit aussi que c’est un espace assez libre, en fin de compte. En y repensant, j’y vois presque quelque chose de proche de notre imagination : on y est sans l’être, on y est assez libre, mais il y a des limites et des obstacles. Pour le nom « Tenna », j’ai voulu donner un peu cet aspect quasi « monde parallèle », j’ai pris « Terra » et j’ai mis des N, tout simplement, parce que j’aime la sonorité, plus ronde, plus douce qu’un R.

     

    Demain nos libertes

     

    Ta dystopie est un monde sombre dans lequel même les souvenirs heureux sont contrôlés par les gouvernants. Les souvenirs sont le fondement de notre être et de notre personnalité ; peux-tu nous dire en quoi les dirigeants de Tenna voient dans les souvenirs une menace ?

    >> Les souvenirs ont un côté double tranchant. En tant qu’éternelle nostalgique, je sais que les souvenirs ne nous aident pas toujours à aller de l’avant, mais je sais aussi que ça me terrifierait qu’on me prenne mes souvenirs heureux. Finalement, avoir le contrôle sur les souvenirs des gens, ça permet de contrôler en partie leur identité et leurs émotions, donc en tant que dirigeant, on peut faire plus ou moins ce qu’on veut sans rien craindre.

  • Angélica Brise à la radio, partie 3

    Troisième et dernière partie de l'entretien donné à Marion de Radio Alto au sujet d'Angélica Brise contre les Dragons
    L'auteure Minuit et l'illustratrice Nathalie Le Reste parlent de la conception du livre, de la littérature jeunesse et font même une incartade sur la cuisine, passion de l'héroïne du roman.
    Un interview fort sympathique à découvrir en podcast sur notre chaîne YouTube.

    Et pour les retardataires :
    Lien vers la première partie de l'entretien >> Partie 1
    Lien vers la deuxième partie de l'entretien >> Partie 2

    Et pourquoi pas vous abonner à notre chaîne YouTube et même à notre blog !!

  • Interview : Franck Stevens pour Demain : nos libertés

    Bonjour Franck. Tes nouvelles n’ont pas attendu les Éditions Kelach pour être publiées. Écris-tu depuis ton plus jeune âge ?

    >> J’ai commencé à écrire dès l’instant où j’ai pu tenir un crayon, au grand désespoir de mes parents, condamnés d’abord à me lire mes assemblages de lettres dépourvus de sens (ma première œuvre, « ABDFXBGIAB », reste l’une de mes favorites), puis à effacer mes premiers slogans révolutionnaires de leurs murs fraîchement peints.

    AbdfxbgiabBientôt en boutique ?

    Inspiré par les maîtres du neuvième art, je me suis ensuite lancé dans la bande dessinée en remplissant des dizaines de cahiers de brouillon de crobars involontairement abstraits. Cette phase de ma carrière a toutefois pris fin brutalement suite à un terrible accident : la réalisation soudaine que je n’ai aucun talent pour le dessin !

    Je me suis donc rabattu vers l’écriture et je ne me suis jamais arrêté depuis, à part pour dormir, manger, lire, gagner ma vie de façon plus honnête et, très occasionnellement, pour me brosser les dents.

     

    Ta bibliographie laisse à penser que tu es plutôt « nouvelle ». Est-ce une préférence exclusive ou le roman t’attire-t-il aussi ? As-tu un projet en ce sens ?

    >> L’avantage des nouvelles est qu’elles obligent à être concis ! J’ai tendance à dépasser la longueur prévue d’un récit par un facteur deux ou trois, et à devoir ensuite tailler cette masse brute de mots pour en tirer les éléments vraiment cruciaux du récit. Cela m’oblige parfois à réécrire chaque phrase en utilisant les mots les plus brefs et percutants, quitte à [note de la rédaction : dans un souci de protection de la santé mentale de nos lecteurs, les deux mille lignes suivantes, consacrées à l’importance de la brièveté, ont été omises de cette interview].

    Les nouvelles ont aussi l’avantage de pouvoir être écrites en un laps de temps raisonnable, de servir de bon terrain d’entraînement pour s’attaquer à différents genres littéraires en essayant différents styles, et d’apprendre rapidement de ses erreurs pour mieux s’adapter aux attentes du public.

    Rejet

    Les nouvelles technologies ont réduit notre capacité de concentration et nous offrent en permanence des milliers de distractions potentielles qui sont autant de concurrents pour tout nouveau récit. Rares sont les lecteurs prêts à investir le temps nécessaire pour lire un roman écrit par un auteur peu connu, mais plus nombreux sont ceux prêts à risquer dix minutes de leur vie en lisant une nouvelle au titre intrigant ! Je pense donc que les nouvelles et la microfiction ont un bel avenir.

    Malheureusement, la brièveté implique de faire des sacrifices, en privilégiant par exemple une « grande idée » excitante au détriment du développement des personnages. C’est pour mieux explorer ces aspects que je travaille depuis quelques années, quand j’ai du temps entre deux projets, sur un roman de fantasy.

    Sans vouloir révéler de spoiler d’élément-clé de l’intrigue susceptible de gâcher le plaisir de la découverte, je peux déjà annoncer qu’il contiendra un nombre potentiellement surprenant d’elfes-robots (compris quelque part entre « dix mille milliards » et « zéro »).

     

  • Angélica Brise à la radio, partie 2

    Voici la deuxième partie de l'interview donné à Radio Alto par Minuit et Nathalie Le Reste.
    Pour ceux qui auraient raté la première partie, c'est par ici : LIEN.

    Nathalie nous parle des illustrations et de ses sources d'inspiration qui vous feront voyager dans le temps jusqu'à un livre très ancien…
    Minuit évoque sa collaboration avec Nathalie, mais aussi avec Bérengère Bouffaut, directrice de collection et correctrice, ainsi que son parcours éditorial.

     

     

    À suivre dans une troisième et ultime partie.

  • Angélica Brise à la radio, partie I

    Il y a quelques mois, Radio Alto a invité Minuit et Nathalie Le Reste, respectivant auteure et illustratrice d'Angélica Brise Contre les Dragons, pour parler du premier dit de cette magifique trilogie.
    Pour ceux qui auraient raté ce passionnant échange, le voici… ou plutôt en voici déjà la première partie. Minuit nous y confie son amour pour les mots et vous dévoile la quête que s'est fixée Angélica.

    L'audio est de Radio Alto, la vidéo de nos lutins et les images qui viennent l'agrémenter sont issues de Pixabay.

    Régalez-vous !

    Et pour acquérir Maître Kram, c'est par là : LIEN.

    La suite c'est ICI.

  • Interview : Anthony Boulanger pour Contes nippons

    Anthony boulangerBonjour Anthony. Tu es l’auteur de « L’Empereur solitaire et le Cadeau du corbeau rouge » paru dans l’anthologie Contes nippons. Sans trop en dévoiler, de quoi parle ta nouvelle ?

    Bonjour ! Le texte met en scène Ying-Long, un dragon japonais âgé et sage, mais seul depuis trop de siècles. Pour y remédier, il cherche conseil auprès de Samjok-o, le corbeau à trois pattes qui vit avec le soleil. L’oiseau va l’emmener dans son sillage à la rencontre de différents êtres et créatures qui pourraient devenir l’Impératrice du grand dragon.

    Comme cela a été annoté dans le texte, ta nouvelle côtoie de nombreuses cultures. Ce pluriculturalisme est-il une source traditionnelle de richesse pour ton imaginaire ou as-tu fait des recherches spécifiques pour ce travail ?

    Oui, aux deux questions ! Se mettre à l’interface de différentes mythologies par exemple, travailler sur leurs points communs et leurs différences est particulièrement inspirant dans mon cas ! Le mythe du Déluge, les serpents géants, les divinités et leurs attributs (la foudre en particulier), sont autant d’exemples de ces zones de recouvrement qui m’intéressent. Pour ce texte particulier, au-delà des créatures communes aux différentes cultures asiatiques, j’ai réalisé des recherches particulières autour des symboliques et des comportements qu’on pouvait attribuer aux kitsune pour ne citer qu’eux !

    La quête de l’âme sœur est-elle, à ton sens, un indispensable de la nature humaine ?

    C’est une question à double tranchant ! C’est un indispensable pour certaines natures humaines selon moi, qui permet de s’accomplir, de se révéler, de se dépasser. Dans la plupart de mes récits, c’est devenu un thème récurrent, un moteur pour les protagonistes (ou les antagonistes également !). Explorer ainsi les facettes des réactions des personnages par rapport à cet impératif que eux peuvent ressentir ou la recherche de cet idéal qu’ils n’ont pas trouvé, qu’ils ont perdu, ou qu’on leur a arraché est un puissant outil de narration !

     

    Couverture finale corrigee

    Couverture de Julia Pinquié

  • Interview : MINUIT, autrice d'Angélica Brise

    Bonjour Minuit, heureux de t’accueillir au sein des Éditions Kelach pour ta magnifique trilogie : Angélica Brise Contre les Dragons. Peux-tu, en quelques mots te présenter ?

    MinuitBonjour ! Je suis ravie de rentrer dans l’équipe des Lutins de Kelach.
    Amoureuse des mots et des livres, depuis que je suis toute petite j’adore lire et inventer des histoires. Je ne sors jamais de chez moi sans un livre et un carnet.

    Je vis à la montagne avec ma chatte (qui est une source inépuisable d’inspiration).

    Angélica Brise Contre les Dragons
    est mon premier roman publié.

     

    Ta trilogie se déroule dans un monde imaginaire moyenâgeux. Peux-tu nous parler un peu de celui-ci et en particulier du rapport entre les Hommes et les Dragons ?

    Tu as très bien défini le monde d’Angélica qui est, en effet, à la fois médiéval et imaginaire. Je me suis inspirée du Moyen-Âge dans la mesure où on ne trouve ni électricité, ni eau courante, ni voiture, ni gratte-ciel… D’un autre côté, ce Moyen-Âge n’a rien d’historique et un médiéviste y trouverait mille anachronismes. Dans ce monde, on trouve des objets ou des aliments qui n’existaient pas ou qui étaient rarissimes au Moyen-Âge. Je pense à des détails tout bêtes comme par exemple les tomates ou même les fourchettes.

    Imaginaire, aussi, car comme dans toutes les histoires de fantasy, j’ai inventé des éléments qu’on ne trouve nulle part : des animaux comme les chats-écureuils ou des végétaux propres au monde d’Angélica.

    Bien entendu, les animaux les plus « imaginaires » restent les Dragons. Chez Angélica, les Dragons et les Hommes coexistent mais ne vivent pas en bonne entente, loin de là ! Les Dragons dominent les Hommes et les maintiennent dans une sorte de servage : ils prélèvent des taxes chaque mois et enlèvent régulièrement leurs princesses qu’ils gardent prisonnières dans leurs antres… Autrefois, la condition humaine était pire encore car les Hommes ne détenaient pas le feu. Jusqu’au jour où une princesse nommée Promise dérobe le feu aux Dragons. Malgré tout, cette découverte n’a pas suffi à modifier le rapport de supériorité qui oppose les deux camps. C’est pour mettre fin à une telle injustice qu’Angélica part affronter les Dragons.

     

    Angélica est une enfant du peuple avec une mère malade, un père disparu et de réelles difficultés à survivre. Une situation difficile dont elle va chercher à se sortir. Plus encore, elle cherche à sauver les Hommes des Dragons. Quel est son plan ?

    Les Hommes ont souvent cherché à combattre leurs ennemis reptiliens par les armes. Angélica sait que ce n’est pas la bonne technique : les Dragons sont plus gros, plus forts, et mieux armés que les humains. Autant dire que ces derniers ne pèsent pas lourds dans la balance ! Angélica va donc chercher à les affronter de manière détournée : elle va se glisser chez eux pour les espionner et chercher à dérober le mystère de leur puissance. Elle espère découvrir un secret aussi important que celui du feu volé bien des siècles plus tôt par Promise. Un secret qui lui permettra de soigner sa mère et d’aider les Hommes à renverser les Dragons.

     

    Angelica brise t1 1

     

    Pourquoi avoir choisi des Dragons comme adversaires d'Angélica ? As-tu un intérêt particulier pour ces créatures ? As-tu un dragon fétiche – autre que ceux que tu mets sublimement en scène dans ton œuvre ?

    Les Dragons sont des créatures qui me font rêver depuis toujours. Je me souviens, quand j’étais petite, je préférais jouer avec des figurines de dragons et de dinosaures plutôt qu’avec des Barbies… J’adorais regarder des documentaires sur les crocodiles et je passais un temps fou à attraper des lézards dans le jardin.

    Je trouve que les Dragons sont des animaux extraordinaires car ils sont présents aux quatre coins de la Terre. On les retrouve partout, dans toutes les civilisations, dans les mythologies nordiques, celtes, grecques, germaniques, amérindiennes, asiatiques, africaines… Je trouve ça fou qu’une créature puisse être à ce point universelle !

    Un dragon fétiche ? Je ne me suis jamais vraiment posée la question… Je pense immédiatement au Jabberwocky qu’on trouve dans le poème de Lewis Carroll (Alice de l’autre côté du Miroir). Et puis il y a le Maître Kram version peluche qui est devenu ma mascotte pour la série. Sans parler du dragon que je cache sous mon lit et que je nourris en secret avec des miettes de biscuit (mais chut ! N’en parle à personne !!).

  • UNE PLUIE DE DOUTES

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    Bonjour Anaïs.
    C’est à ton tour de passer l’épreuve de l’interview avec ta nouvelle « Pluie de doutes ». Dans ton monde, la devise de la France est devenue « Vérité, Stabilité, Sécurité », des mots a priori vertueux que tu détournes à l’extrême. Penses-tu que toute médaille de vertu a son verso ?

    C'est une première question bien difficile, mais forcément, toute idée, aussi moralement acceptable qu'elle puisse nous paraître, peut être détournée à des fins autoritaires. En faisant par exemple de la vérité une vertu absolue, par glissement, on peut dire qu'une omission est un mensonge, et que tout le monde doit tout savoir de tout le monde. Cela ne me paraît pas pour autant une idée acceptable. Aucune « vertu » poussée à bout n'est jamais vraiment bonne à prendre.

    De toutes les nouvelles de Demain : Nos Libertés, ton univers est l’un des rares qui se rapproche le plus d’une Utopie et pourtant… Que réponds-tu à ceux qui, tel un Anakin Skywalker, voient en la dictature une acceptable solution pour le bonheur de tous ?

    Il y a des gens qui pensent que l'être humain en soi n'est pas bon. Que trop de libertés révéleraient sa véritable nature : l'homme serait sauvage, cruel, prêt à tout pour satisfaire son ego, ses désirs les plus futiles.
    Comment peut-on être soi-même humain et croire cela ?
    Je sais que l'on peut faire des mauvaises rencontres, mais je crois surtout que c'est souvent la croyance en une hiérarchie (qu'on se sente supérieur ou inférieur) qui crée la violence. On humilie ou harcèle, car en rabaissant l'autre on a l'impression de guérir sa mésestime de soi. Ou bien on ignore et on laisse les autres souffrir, car ils ne sont pas aussi méritants que nous. Pire, on les réprime, car s'ils sont mécontents, malheureux, misérables, on pense c'est de leur faute, et leur parole ne vaut rien. La dictature, finalement, serait l'affirmation de cette dernière croyance.

    Si les questions sont au centre de cet interview, leur idée même est au cœur de ta nouvelle, dans une France où le point d’interrogation est proscrit. La liberté de se questionner, donc la liberté de pensée, est-elle selon toi, LA liberté fondamentale, celle qu’il faut absolument préserver avant tout autre ?

    La plus importante, je ne sais pas. C'est probablement une liberté de laquelle découlent plein d'autres : la liberté de parole, la liberté de manifestation, par exemple. Si on ne se questionne pas, comment peut-on parler ? On parle bien de « questions » sociales, existentielles, entre autres. Le véritable questionnement – celui qui n'est pas rhétorique – est la base de la réflexion. Souvent il vaut mieux écouter quelqu'un qui pose les questions plutôt que celui qui prétend avoir les réponses.

    Aujourd’hui, plusieurs penseurs, philosophes et de rares politiciens considèrent que notre société tend, voire cherche, à abêtiser les populations afin de mieux les manipuler et les rendre inaptes à juger autrement que superficiellement les actes de nos gouvernements.
    Considères-tu que certaines formes de programmes télévisuels, de médias et même de réseaux sociaux participent à cet abrutissement des foules, les éloignant d’une culture véritable de réflexion ?

    Il n'y a pas de doute. En programmant certaines émissions de « débats », en laissant la place à certains « polémistes », et même à certaines personnes qui se disent « philosophes », ce n'est pas l'esprit critique qu'on cherche à développer chez le téléspectateur ou l'auditeur. On ne cherche peut-être pas à « abêtiser » la population à tout prix, en revanche, il est clair qu'on sous-estime grandement la capacité du public à réfléchir par lui-même. « Se divertir » et « se vider la tête » sont parfois synonymes dans la bouche de certaines personnes. Comme si un quelque chose de construit prenait forcément la tête. Je ne pense pas, pour citer deux  œuvres très connues, que Kaamelott ou Harry Potter « prennent la tête » et pourtant, ne serait-ce qu'humainement, les deux nous apprennent bien plus que certains programmes TV.

    Merci, Anaïs, pour la pertinence de ta nouvelle et de tes réponses ; comme pour tous tes prédécesseurs, je te laisse le mot de la fin.

    Merci à Kelach d'avoir permis la création de ce recueil dystopique, en espérant que ces nouvelles touchent les lecteurs !

     

    Et maintenant, place au début de

    Une pluie de doutes

     

    Retrouvez notre anthologie Demain : nos libertés et toutes nos parutions sur le site des Éditions Kelach.

    Kelach 2

     

     

     

  • COUPÉE EN DEUX

    Bonjour
    Aurélie, bonjour Hugues.

    « Coupée
    en deux » est la seule nouvelle de l’anthologie « Demain : Nos
    libertés » à avoir été écrite à 2. Pouvez-vous nous éclairer sur le
    processus que vous avez suivi pour générer cette histoire ? De quelle
    manière vous répartissez-vous le travail ?

    Hugues >> Tout est parti d’un article publié par Aurélie sur le site de notre communauté d’écrivains. Elle y relatait ses expériences d’écriture à quatre mains. Comme j’avais envie de découvrir l’exercice, je lui ai fait part de mon intérêt. Nous étions tous deux très tentés par l’appel à texte de Kelach, nous sommes donc  partis ensemble dans cette aventure.
    La répartition du travail s’est faite très naturellement, et nous pouvons révéler que nous ne nous sommes pas partagés la création de façon compartimentée : ce fut une réalisation en osmose, c’est peut-être pour cela que ça a plu. Nous avons développé le récit sur une trame qui nous convenait à tous deux.
    Disons que j’ai élaboré une première version très générale de l’histoire, et nous avons affiné l’intrigue au cours de nos échanges. Le même processus a été mis en œuvre avec les personnages, dont certains ont été éliminés, car ils n’apportaient rien à la narration. Je « produisais » des blocs que je soumettais à Aurélie, et elle m’envoyait en retour ses propres idées, ses propositions de transitions, et surtout effectuait un travail conséquent sur le style.
    Les échanges ont duré plusieurs mois, et je n’ai jamais eu l’impression que ça bloquait entre nous. Un souffle plein d’énergie créatrice nous a finalement permis d’achever la nouvelle, en étant tous deux satisfaits du résultat de nos efforts, et du destin de nos personnages.

    Aurélie >>je n'ai rien à ajouter. Nous avons fait au fur et à mesure, sans prévoir de distribution stricte des rôles et ça s'est très bien passé. Ce fut un plaisir que d'écrire cette nouvelle.

    Du
    fait du thème de votre nouvelle, j’aimerais savoir : vivez-vous en milieu
    citadin ou en milieu rural ? Est-ce que cela a influencé votre
    sujet ?

    Aurélie >> Je vis en milieu rural, et c'est ce qui me correspond. Cependant, j'ai vécu ma petite enfance en ville, mon père n'ayant alors pas fini ses études, et j'y suis moi-même retournée plusieurs années en tant qu'étudiante, ce qui m'a permis de faire un choix de vie en connaissance de cause et pas sur des préconçus. Dans ma vie quotidienne, je mesure le sentiment croissant d'abandon des ruraux et la méconnaissance que peuvent avoir certains citadins des réalités de cette campagne. Le thème me parlait donc.

    Hugues >> J’ai grandi tour à tour en ville et en pleine campagne, ce qui fait que j’ai en quelque sorte une « culture hybride ». Je me suis toujours questionné sur cette coupure avec la terre et la « vraie vie » que représentait pour moi la ville. Comme beaucoup, j’ai choisi de vivre en milieu urbain pour des raisons professionnelles et familiales (les études des enfants), mais je me sens bien mieux dans la nature. Je vis actuellement dans une petite ville, mais projette de retourner en milieu rural rapidement, car il m’est difficile de trouver un épanouissement dans un monde de béton. Cela ne s’accorde pas vraiment avec mon idée du bonheur, même si j’apprécie les infrastructures dédiées à la Culture que l’on peut trouver dans les villes. Par ailleurs, le sujet de ce « divorce » dystopique entre ville et campagne nous intéressait tous les deux.

    « Coupée en deux » parle, en effet, de cette dichotomie entre le monde rural et les villes ; une fracture que vous poussez jusqu’à son paroxysme. Pensez-vous qu’aujourd’hui, après, entre autres, le mouvement des Gilets Jaunes, la population citadine est à même de comprendre les difficultés rencontrées dans le milieu rural ?

    Hugues>> Honnêtement, oui. Je pense qu’aujourd’hui, si les problématiques ne sont pas les mêmes, l’ensemble de la population, rurale et citadine souffre des conséquences de cette mondialisation économique mal maîtrisée, et que chacun est conscient des difficultés de l’autre. Les trajectoires de vie, contraintes par la recherche d’un emploi, peuvent mener en milieu urbain ou rural. Les familles sont également plus éclatées sur l’ensemble du territoire. La mobilité forcée, qui intéresse tant les sociologues et spécialistes du monde du travail, fait que la même personne se verra cataloguée « bobo des villes » un jour, et « bouseux de la cambrousse » le lendemain, en fonction de cette fameuse mobilité orchestrée par les employeurs. On pourrait inverser la question, et répondre que le milieu rural est également à même d’appréhender les difficultés de la population citadine.

    Aurélie>> Pour ma part, je pense que non. Si certaines difficultés ou certains modes de vie sont généralisés, la méconnaissance est trop grande. Bien sûr, certains passent d'un monde à l'autre, mais ce n'est pas la majorité. Je crois que l'on va vers un accroissement de la désertification des campagnes, celles vivantes et actives, en faveur d'une campagne « dortoir ».

    Vous
    avez opté pour une dichotomie marquée entre une ville très épurée et futuriste
    opposée à un village très brut et à la technologie usée. Pourquoi avoir choisi
    un tel gouffre entre les deux mondes ? Est-ce un reflet de votre
    ressenti ?

    Hugues >> Pour soigner l’aspect dystopique, nous voulions creuser un large fossé entre villes et campagnes. Je remarque un mouvement croissant qui transforme nos cités en villes-musées, dont les quartiers populaires disparaissent peu à peu. Dans le même temps, les services publics comme la Poste ferment dans nos villages, et les petits commerçants font faillite, mangés par la concurrence de la grande distribution. Hormis pour le déploiement de l’internet, j’ai donc l’impression que les milieux ruraux sont de plus en plus délaissés, faute de volonté politique et de budgets suffisants. Je fais aussi le constat que les populations des villes souffrent mille maux.

    Aurélie>> L'aspect dystopique rendait nécessaire d'exagérer quelque peu les choses, parce que les pousser à l'excès permet de mieux réaliser ce qui dysfonctionne. Mais comme je le disais précédemment, je pense qu'on va vers toujours plus d'urbanisation. Et, déjà, on voit un phénomène se produire : les retours à la campagne sont le fait de ceux qui fuient une forme de modernité pour une ruralité fantasmée, plus « primitive » qu'elle ne l'est en réalité.

    Vous
    n’êtes pas très tendre avec la classe politique. Pensez-vous que tout acte
    n’est que calcul électoral ?

    Hugues >> On observe une forme de rejet de la classe politique, dont la parole apparaît toujours plus inaudible. Le phénomène n’est pas récent, mais semble s’amplifier avec le temps. J’aurais malheureusement tendance à penser qu’une partie de l’action politique est dictée par des calculs électoraux, ou le résultat de renoncements difficiles à justifier.

    Aurélie>> Disons qu'on peut s'interroger sur bon nombre de décisions. Je continue à espérer qu'il existe des gens qui veulent agir pour le bien commun, même dans la classe politique. La nouvelle est une projection de la pire interprétation : quand le cynisme et la manipulation l'emportent sur tout le reste.

    Est-ce
    que vos personnages principaux, Simon et Myrtille, sont le reflet de vos personnalités respectives
    ?

    Hugues >> Pas du tout ! Je projette très peu de moi-même dans mes personnages. J’essaie au contraire de les construire en les parant de qualités et défauts que je pourrais deviner ou imaginer chez autrui. Toutefois, je m’inspire parfois directement de personnes que j’ai pu croiser dans la vraie vie pour brosser un portrait réaliste.

    Aurélie >> Pas spécialement. Mais ils restent un vecteur pour faire passer des idées, qu'ils les partagent ou pas avec leurs auteurs.

     Le mot de la fin est pour vous :

    Aurélie >> J'ai apprécié ce travail à deux, d'autant que nous nous sommes bien complétés. Le thème de l'anthologie m'avait tout de suite interpellée et je suis contente que notre nouvelle ait été choisie.

    Hugues >> L’expérience de la création à quatre mains est très enrichissante. Je recommande à tous les passionnés d’écriture de tenter l’expérience. Je remercie encore une fois les éditions Kelach pour la publication de cette merveilleuse anthologie.

    Après cette papillonnante discussion, je vous laisse découvrir les premières pages de la nouvelle "Coupée en deux" que vous retrouvez dans l'anthologie "Demain : Nos Libertés." aux éditions Kelach.

    Editions Kelach

    https://issuu.com/gobillotfrederic/docs/coup__en_deux_extrait

  • FAUSSE DONNE

    Bonjour Laura.
    Peux-tu te présenter brièvement ?

    Bonjour à toutes et tous ! Je m’appelle Laura P. Sikorski, je suis une Nantaise pur beurre exilée à Paris depuis quelques années déjà et, surtout, je suis autrice. Je sévis principalement dans le monde de la nouvelle, mais j’écris également des livres pour la jeunesse (qui vont sortir bientôt, en 2020, restez à l’affût !).

    Ta nouvelle
    « Fausse Donne » nous conduit dans une ville où la hiérarchie sociale
    est fortement marquée et même physiquement visible. Cette nouvelle est-elle un
    moyen pour toi de dénoncer un état de fait de notre société ? Un cri de
    colère ?

    La dystopie, comme tous les genres de la SF, est propice à parler de nos sociétés contemporaines. On choisit une caractéristique, un trait particulier, et on le grossit, le déforme et l’amplifie jusqu’à donner un concept ou une idée qui, dite comme ça, paraît un peu tirée par les cheveux, mais qui pourtant en dit long. Il y a de nombreuses choses qui me révoltent, et on en trouve en effet une partie dans Fausse Donne.

    Ton récit est
    marqué par l’importance du jeu et du jouet. En quoi ceux-ci te semblent-ils
    indispensables à l’Homme ?

    Quand j’étais au lycée, le film de La Controverse de Valladolid m’a beaucoup marqué, tout comme la pièce Zoo ou l’Assassin philanthrope de Vercors. Ces deux œuvres se posaient au fond la même question, avec une réponse différente : qu’est-ce qui fait notre humanité ? L’idée de départ de Fausse Donne, c’était de montrer qu’une partie de la réponse se trouvait peut-être autour de la notion de jeu, de divertissement.


    Image par Esi Grünhagen de Pixabay

    Derrière ces deux
    thèmes principaux, tu évoques aussi la condition de l’enfance, en particulier
    le travail des enfants qui, hélas, a encore lieu dans nos sociétés. Si ce
    travail est dans la logique de ton récit, avais-tu la volonté dès le départ
    d’en parler également ?

    Quand j’ai commencé à imaginer cette société sans jeux, sans jouets, des questions sont très vite arrivées : qui seraient les perdants d’une société sans jeu ? et dans quel type de société aurait-on besoin d’interdire le jeu ? Assez rapidement alors s’est dessinée l’idée d’un modèle social où le temps de jeu des enfants est réduit à néant afin d'accroître leur temps de travail. Que reste-t-il à un enfant auquel on interdit de s’amuser, et donc de rire et de rêver ?

    Plus lugubre
    encore, tu sous-entends les abus sexuels commis sur les enfants par la classe
    dirigeante. Le sujet est très délicat à évoquer, as-tu dû remanier plusieurs
    fois ces allusions afin d’obtenir ce que tu voulais ? As-tu pensé un
    instant à édulcorer ton texte de cet élément ?

    Si avec Cécile, la directrice de collection, nous avons remanié beaucoup de fois certaines phrases, il ne me semble pas que ce soit le cas pour ce passage, en revanche. L’idée, dès le début, a été comme tu l’as dit de sous-entendre ces abus. La pédocriminalité est un sujet lourd, comme beaucoup d’autres thématiques de la nouvelle, alors je ne souhaitais pas m’appesantir dessus. Le sous-entendu est suffisamment marqué pour être compris aisément, mais un lecteur ou une lectrice moins avisée ou moins concentrée peut encore y échapper ! Comme il s’agissait d’un recueil de nouvelles à destination d’un public plutôt averti, je n’ai pas songé à édulcorer ce passage… et Cécile non plus, d’ailleurs.

    Enfin, pour
    terminer sur un sujet plus léger, Ledha a son « doudou » Aylan ;
    te souviens-tu du tien et à quoi il ressemblait ?

    Comme beaucoup d’autres doudous sans doute, le mien s’appelait « Nin-Nin », mais ma sœur et moi nous disions toujours « Nana ». C’était une toute petite serviette qui accompagnait un baigneur… et à force de le traîner partout, c’est vite devenu mon doudou. À l’origine, il était blanc, mais il ne l’est pas resté longtemps, je crois ! Il n’a malheureusement pas survécu aux affres des années, mais il n’a pas démérité ! RIP, Nin-Nin !

    Merci, Laura, pour
    cet échange. Tradition oblige, je te laisse le mot de la fin :

    Merci à toi pour ces questions très pertinentes et ton regard fin sur mon texte 

  • LES CONTES DE LA TERRIBLE FÉE : interview et extrait.

    Reprise de nos interviews avec extrait.
    Aujourd'hui, découvrez le livre jeunesse, Les Contes de la Terrible Fée, écrit par Maud Wlek dans l'univers créé par Mestr Tom et illustré par Romane Gobillot.

    Bonjour Maud, heureux de t’accueillir pour cet interview. Alors que tu écris déjà ta propre saga fantastique, Nayra, tu as en parallèle fait le choix d’écrire dans le monde des Deux Comtés, créé par Mestr Tom. Comment s’est faite cette rencontre et qu’est-ce qui t’a séduite dans cet univers ?

    Bonjour, plaisir partagé ! J’ai rencontré Mestr Tom il y a quelques années par l’intermédiaire d’une maison d’édition, qui publiait à l’époque ma saga Nayra. Nous avons collaboré une première fois sur l’anthologie officielle du Salon Japan Impact 2017 « Contes nippons au coin du feu ». Lorsque Mestr Tom m’a proposé de travailler sur ce nouveau projet, j’ai accepté avec joie. C’était pour moi un nouveau challenge, n’ayant jamais écrit pour un jeune public. Ce qui m’a séduite dans l’univers des Deux Comtés, c’est toute sa richesse. Il est vraiment vaste et complet, tout comme le sont les personnages. L’idée d’écrire en collaboration avec d’autres auteurs sur un même univers, avec chacun sa propre vision, m’a énormément plu.

    Après quelques retards techniques, les contes de la Terrible Fée vont enfin bientôt paraître aux éditions Kelach. Tu nous y exposes la vie de la Fée C., une vie qui est loin d’être un choix pour cette fée. Peux-tu nous donner ta perception de ce personnage ?


    Illustration : Niko

    C. est ce que l’on pourrait appeler une fée déchue. Après les désastres causés par Big et Bang, qu’on lui reproche d’ailleurs, C. a été envoyé dans le Comté de la Nuit afin de le diriger et d’y contrôler les créatures  cauchemardesques créées par Bang. Selon moi, elle n’aspirait pas à cela et s’y retrouve donc contrainte. La Terrible Fée est pleine d’amertume, elle se sent très seule et a du mal à trouver sa place et à prendre pleine possession de son rôle, qui consiste également à punir les enfants qui n’ont pas été sages. C. n’est pas méchante dans le fond, elle démontre même tout le contraire à plusieurs reprises. Personnellement, je l’aime beaucoup et elle me fait un peu de peine. 

    Si ton roman est celui qui se
    consacre le plus à la Fée C., celle-ci apparaît également dans d’autres tomes
    de la série des contes des Deux Comtés. N’est-ce pas un peu frustrant pour toi
    qu’une partie de sa destinée t’échappe ?

    Non, bien au contraire. J’ai pu développer une partie de son histoire, de qui elle est, avec ma vision de son univers. Je trouve cela vraiment intéressant de pouvoir la découvrir autrement, avec l’imagination des autres auteurs. C. fait partie intégrante de l’univers des Deux Comtés, elle évolue à travers lui et à travers tous ceux qui la font vivre.

    Comme dans tous les romans de
    cette série jeunesse, tu fais intervenir des enfants qui viennent de notre
    monde. En as-tu un préféré ? Lequel et pourquoi ?

    Je ne devrais peut-être pas l’avouer, mais mes petits préférés sont Gigi et Arthur. Gigi est une enfant très débrouillarde, qui est fascinée par l’esprit de Noël et qui va devenir la meilleure amie d’une certaine chauve-souris… C’est le genre de petite héroïne que j’aime découvrir dans les histoires. Arthur, quant à lui, est très jeune. Il est courageux et touchant. Du fait de son jeune âge, il voit le monde avec innocence. Je l’adore, car il apporte à C. quelque chose qu’elle avait perdu : l’espoir. Grâce à lui, la vie de la Terrible Fée va pouvoir continuer, autrement.


    illustration : Romane Gobillot

    As-tu cherché à délivrer un
    message ou une morale dans les contes de la Terrible Fée ? Si oui,
    le ou laquelle ?

    J’ai évoqué plusieurs sujets qui peuvent nous toucher, enfant comme adulte, notamment la solitude, le racisme, l’abandon, la perte d’un être cher…

    Le message délivré dans chaque
    histoire se veut positif et saura être lu par ceux qui ont l’esprit et le cœur
    ouverts.

    Merci, Maud. À présent, je te
    laisse le champ libre pour le mot de la fin.

    Je te remercie pour cette interview. Je remercie également Mestr Tom pour son investissement et la création de cet univers si fantastique, ainsi que Kelach Editions pour permettre à tous ces personnages de prendre vie.

    Le mot de la fin vous est destiné, Chers Lecteurs. Je pense qu’il n’y a pas d’âge pour se laisser porter par son imaginaire, et que quelque part, ces contes vous feront retrouver votre âme d’enfant… J’espère que je vous aurais donné l’envie d’en connaître davantage sur le monde des Deux Comtés et sur la mystérieuse Fée C. À bientôt, qui sait !

    Maintenant place au début de l'histoire :

    https://issuu.com/gobillotfrederic/docs/les_contes_de_la_terrible_f_e_extrait

    Retrouvez notre site et notre boutique en ligne sur :
    www.editions-kelach.com

  • PROMOTIO

    Bonjour Rodolphe. Bienvenue pour ce court interview au sujet de ta nouvelle Promotio, parue dans Demain : Nos Libertés. Pourquoi as-tu choisi de répondre à cet appel à textes ?

    Bonjour et merci à toi ! J’ai choisi d’y répondre parce qu’il me permettait de traiter un sujet qui me tenait à cœur, à savoir les libertés individuelles.

    La Dystopie t’attire-t-elle particulièrement ?

    Oui, en effet. Je pense que la dystopie permet d’extérioriser ses peurs, ses craintes. C’est mon cas. C’est un genre qui nécessite une réelle réflexion sur nos sociétés et sur la place de l’Homme dans celles-ci. Il y a souvent une vision philosophique forte dans les récits dystopiques.

    As-tu hésité entre plusieurs sujets ou Promotio t’est-il venu tout de suite, comme une évidence ?

    Je savais que je voulais traiter de la Liberté : de conscience, de penser, mais aussi liberté d’action. A partir de là, j’ai cherché un modèle de société dans la- quelle les citoyens en sont privés.

    Cette idée de libertés à mériter par paliers est juste effrayante, impliquant un comportement irréprochable de tout instant pour ne pas chuter.  Ne retrouve-t-on pas là – à un moindre niveau – la réalité à l’intérieur de certaines entreprises ?

    Si bien sûr ! Et dans la vie de manière plus générale. Beaucoup paient très cher des erreurs commises. Dans Promotio, le résultat est sans appel : retour tout en bas de l’échelle sociale ; pas de deuxième chance !


    Image par Gerd Altmann de Pixabay

    Ton personnage principal, Chris, prend tous les jours un risque notable en se mettant au bord du précipice. Il est possible d’interpréter ce geste de différentes manières entre prise de conscience et révolte. Comment le voies-tu ?

    C’est à mon sens, la réelle tragédie de Promotio : c’est fondamentalement la seule liberté que leur laisse la société : rentrer ou non le bon code. Chris joue avec cela, pour garder l’illusion que sa vie lui appartient encore ! Il nourrit l’illusion que s’il continue à jouer à ce « jeu »-là, entendez l’échelle citoyenne, c’est qu’il le veut bien ! Mais évidement, la situation est plus complexe.

    Le contrôle des libertés, mais aussi de la pensée est au cœur de ta nouvelle. À l’ère d’internet – loin du programme de Promotio -, penses-tu qu’il est encore possible d’être manipulé à travers les médias ?

    Cela dépend de ce que l’on fait d’internet ! Le web foisonne de points de vue, d’opinions. Chacun peut y voir ce qu’il a envie d’y voir. Il est plus sûr, il me semble, de se forger sa propre analyse d’un fait. Ensuite, « manipuler » a un côté complotiste, je dirais que les médias induisent des opinions. Qu’ils en soient conscients ou pas d’ailleurs. Mais je ne pense pas qu’ils puissent ne pas le faire ! Déjà, le choix des sujets qu’ils traitent en dit long : le citoyen aura connaissance ou non d’un fait, en fonction de ce qu’aura décidé le média. Ensuite, la manière dont il est relaté, les adjectifs utilisés : « le pauvre homme », « ce triste jour » etc… Le lecteur sait comment se positionner.

    La conclusion de ton histoire est très particulière il est impossible de l’évoquer sans en gâcher la révélation ; il y aurait pourtant beaucoup à dire tant elle permet d’évoquer d’autres libertés et contraintes. Nous nous en abstiendrons, aux lecteurs de découvrir cette fin dans l’anthologie et le début de ta nouvelle ci-dessous. Aurais-tu une dernière réflexion sur Promotio que tu voudrais partager avec nous ?

    Oui.
    Demain, il se pourrait qu’il neige !

    https://issuu.com/gobillotfrederic/docs/promotio_extrait

    Retrouvez plus d'informations sur notre site :

    Les Editions Kelach

  • LA COULEUR JAUNE

    La Couleur Jaune écrite par Elodie Greffe est la deuxième nouvelle de l'Anthologie Demain : Nos Libertés, dirigée par Cécile Durant.

    Bonjour Élodie,

    Bonjour !

    Tu m’as as déjà accordé un interview pour ton roman jeunesse « les Contes du Grand Chêne » (LIEN) dans lequel tu nous faisais part d’autres projets et te voici dans « Demain : nos libertés », un véritable grand écart. D’où ma première question, travailles-tu différemment entre un texte jeunesse et un texte adulte ?

    Oui et non. Le travail de base est le même : développer une idée, regarder ses personnages grandir et mûrir, voir l’histoire prendre forme et en assurer la cohérence, mais je m’adresse à un public différent et, forcément, cela influe sur ma façon de faire.

    Je peux me permettre une certaine liberté de ton, et
    une explicitation de la violence, dans un texte adulte, ce que je n’envisagerai
    même pas pour un texte jeunesse.

     Je pense que
    tous les thèmes peuvent, et doivent, être abordés en littérature jeunesse, même
    les plus difficiles, mais, en tant qu’auteur, il est de notre responsabilité
    d’être particulièrement vigilent à la forme de nos récits et au choix de nos
    mots lorsque l’on s’adresse à un jeune public.

    Quel format préfères-tu roman ou nouvelle ?

    Ils ont chacun leurs avantages. Le roman permet de passer plus de temps avec ses personnages, de développer d’avantage son histoire. La nouvelle impose plus de contraintes et nous pousse à aller à l’essentiel mais avec le même objectif : avoir un impact sur le lecteur, le faire ressentir, réfléchir. C’est très stimulant. Ecrire des nouvelles est formateur et frustrant, cela nourrit ma créativité, c’est quelque chose d’essentiel pour moi, même si je préfère, quand même, le format roman à cause de la liberté qu’il permet.

    Comme tu l’as indiqué dans ta présentation sur le site de nos éditions (LIEN), tu es enseignante comme l’héroïne de ton histoire. Conçois-tu l’écriture comme un support pour transmettre un savoir, des idées ou des sujets de réflexions ?

    Pour le moment, je ne suis pas enseignante. J’ai étudié pour le devenir, mais je n’ai pas (encore) exercé. Devenir professeure était mon rêve d’enfant. J’ai décidé de cet objectif à l’âge de quatre ans et je n’en ai jamais démordu de toute ma scolarité. Mes différents professeurs ont eu un impact très important dans ma vie, en général, et dans mon rapport aux livres et à l’écriture en particulier. Les enseignants étaient, et sont toujours, mes héros, mais les conditions d’exercice sont devenues tellement difficiles à l’heure actuelle, que je ne sais pas si je serai à la hauteur, alors oui, écrire est aussi, à ma petite échelle, un moyen de transmettre et d’induire une réflexion chez le lecteur. La lecture ne peut remplacer l’instruction mais est, pour moi, un complément important sinon essentiel qui participe à l’enrichissement intérieur de l’individu, à sa remise en question et à son ouverture sur le monde.

    Dans ta nouvelle à l’avenir sombre, la ségrégation ethnique est poussée à son extrême. Pourquoi avoir choisi de traiter cet aspect de privation de libertés ?

    Le rejet, la haine de l’autre car « différent » est quelque chose qui me révulse et me terrifie. Constater à quel point cette haine gangrène encore nos sociétés en 2020 et voir des individus se revendiquer fièrement racistes ou xénophobes, sur les réseaux et dans leur vie de tous les jours, me révoltent. Je ne comprends pas comment on peut, encore, en être là, comment on peut laisser passer ce genre de comportement. Cela m’angoisse pour l’avenir. Une société qui exclue est une société qui perd son humanité. Pour moi, cela s’imposait dans la dystopie. En développant cela à l’extrême dans ce texte, même si, malheureusement, l’histoire nous a déjà montré qu’extrême ne veut pas dire impossible, je voulais faire réfléchir les lecteurs. Comprennent-ils vraiment ce que rejeter l’autre implique ou peut impliquer ?  Est-ce vraiment ce qu’ils veulent pour la société ? Le racisme tue, encore aujourd’hui.  

    Ton héroïne, Alice, passe « de l’autre côté du miroir ». La référence est-elle purement affabulation de ma part ou est-ce volontaire ? Car après tout, cet autre monde qu’elle va découvrir est pure folie humaine.

    Le passage d’un monde à l’autre, et avec lui la figure d’Alice aux pays des merveilles, est un thème récurrent dans mes écrits. La bascule peut être physique, le personnage est alors placé dans un environnement qui lui est totalement étranger, ou plus symbolique, le personnage acquière des connaissances qui lui permettent d’avoir un autre regard sur le monde qui l’entoure, pour le meilleur ou, souvent, pour le pire. C’est une bonne façon de questionner ce qui nous entoure, et nous même par la même occasion. La référence est donc volontaire.

    Ici, Alice combine les deux situations, le monde
    qu’elle découvre lui semble étranger mais c’est aussi le sien. On peut avoir
    l’impression qu’elle change d’univers mais, tout ce qui se passe, a lieu au
    bout de sa rue. Il n’y a pas deux mondes : l’extérieur et l’intérieur,
    mais un seul qui choisit d’exclure une partie de ses membres. Elle le savait,
    sans savoir vraiment ce que cela pouvait impliquer, elle est confrontée
    brutalement à la réalité.  Le fait que ce
    qui se passe à l’intérieur des murs soit toléré, voir encouragé en dit beaucoup
    sur la société dans laquelle vit Alice.

    On peut se poser la question de savoir si l’extérieur
    est vraiment maintenu dans l’ignorance par la force ou s’il préfère ignorer ce
    qui se passe de l’autre côté des murs. La responsabilité n’est-elle que
    politique, étatique, où chacun a-t-il sa part de responsabilité parce qu’il
    soutien, tolère, accepte, excuse, détourne le regard, ignore, plus ou moins
    volontairement, ce qui se passe ?

    Merci, Élodie, avant de laisser les lecteurs découvrir les premières lignes de ta nouvelle, voudrais-tu ajouter quelque chose sur ta nouvelle ?

    J’ai conscience que cette nouvelle peut être assez dure et violente, à l’image des sujets qu’elle aborde mais j’espère malgré tout vous avoir donné envie de découvrir Alice et de franchir les murs avec elle.

    https://issuu.com/gobillotfrederic/docs/la_couleur_jaune

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  • LA LOI DU TALION

    La loi du Talion est une des nouvelles que vous trouverez dans l'Anthologie "Demain : Nos Libertés".

    Son auteur, Gilles Madic, nous en parle.

    Bonjour Gilles.
    Ton récit ouvrant le bal de Demain : nos libertés, à toi d’inaugurer cette série de présentations des nouvelles dystopiques qui sont regroupées dans cette formidable anthologie.
    Comme l’indique ta courte biographie (LIEN), tu es un jeune auteur fervent de récits courts, même si tu te lances également dans le roman. Peux-tu, en quelques mots, nous présenter ta nouvelle la Loi du Talion ?

    GM : Un fait divers sert de prétexte au vote d’un décret fondé sur l’ancestrale loi du Talion. Œil pour œil, dent pour dent : les meurtriers subiront les horreurs qu’ils ont commises et leur châtiment sera diffusé en prime time. Un homme ordinaire prend goût à ce divertissement..
    Ce récit raconte la dérive d’un homme et du système judiciaire.

    Le sujet central de la Loi du Talion est la justice ou plutôt la punition face aux actes criminels. Ton récit va bien au-delà de la peine de mort. Pourquoi avoir choisi ce thème ?

    GM : La peine de mort a été abolie il y a bientôt quarante ans. Pourtant, le consensus autour de cette mesure reste fragile. Plus de 50% de Français sont favorable à la peine capitale s et ce chiffre progresse depuis 2010 : le débat est loin d’être réglé. Certains partis surfent soufflent sur les braises, il suffit d’une étincelle pour mettre le feu à notre Constitution. Un changement de gouvernement, par exemple. Chaque scandale participe à influencer la population dans ce sens, je suis angoissé par la radicalisation des opinions et la libération de discours nauséabonds. Mon récit se déroule d’ailleurs dans un futur pas si lointain.

    La Loi du Talion parle également de l’addiction télévisuelle et le voyeurisme morbide. As-tu eu une source d’inspiration romanesque pour ceux-ci ou est-ce simplement la déferlante de télé-réalités plus exhibitionnistes les unes que les autres qui t’a interpellé ?

    GM : Les émissions de télé-réalité qui ont déferlé dans les années 2000 se sont essoufflées, elles n’intéressent plus grand-monde. En revanche, le voyeurisme a pris d’autres formes avec les réseaux sociaux. On s’exhibe volontairement, pour la plupart d’entre nous, on se compare, se juge, nous sommes tous un peu voyeurs. Si l’on ajoute à cela une propension naturelle de l’homme à la fascination pour le sordide, le terreau est là pour un voyeurisme morbide.

    J’ai trouvé ta nouvelle passionnante et dure, mais aussi dérangeante. Avec son début (à lire plus bas), tu nous plonges dans une actualité prégnante et, de fait, nous rallies à l’opinion du narrateur avant de glisser vers l’effroyable, imposant une véritable réflexion aux lecteurs, presque une exploration de leurs convictions et de leur conscience. En écrivant la Loi du Talion avais-tu ce but en tête dès le départ ?

    GM : Je voulais montrer à quel point notre opinion peut être amenée à changer vis-à-vis de certains principes moraux. Cette modification peut se produire en douceur, insidieusement, grâce à des arguments qui peuvent paraître censés. Si l’on ne fait pas attention, on peut tous basculer dans l’inhumanité. Je pense qu’il est important de s’imposer des moments de réflexions calmes, loin de l’agitation des réseaux sociaux et de l’information en continu dont on nous abreuve, de ce présent qui nous colle sans cesse. Un peu de philosophie, de recul, des dialogues argumentés et posés peuvent aider à sortir de cette frénésie et de cette violence grandissante.

    Merci, Gilles, pour cet échange, à présent, laissons aux lecteurs découvrir les premières lignes de ta nouvelle :

    Demain nos libertes

  • [Interview croisée] Fantastique en pays de Chièvres (seconde partie)

    Suite et fin de notre interview croisée des quatre auteurs de notre anthologie chièvroise...

    Si vous n'avez pas lu le début, c'est ICI

    Le petit jeu du croisement de cette interview va vous faire parler de l'un des textes, autre que le(s) vôtre(s), se trouvant dans cette très belle anthologie. La question est simple (ou pas) : qu’avez-vous particulièrement aimé dans le texte que je vous indique ? (Eh oui, je ne vous laisse pas le choix ou presque).

    Stéphane Triquoit (ST) [sur l'un des deux textes de V. D’Orépée] : "Un dialogue qui amène bien son lot de révélations, avec de multiples références à l'imaginaire wagnérien dans "L'inconnu de la Hunelle".

    L'inconnu de la Hunelle : lire le début.

    Églantine Gossuin (EG) [sur l'un des deux textes de C. Vincent] : "Parlons donc du texte suivant "Le Rêve des ombres". Avec Constant, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. Il surprend par son style, nous tient en haleine par le suspens qui règne dans ses textes et c’est ce qui est le plus alléchant. C’est justement ce climat que j’aime particulièrement au cours de cette nouvelle. Au bout de quelques lignes, on ressent bien l’atmosphère de l’histoire et on n’a qu’une envie : tourner les pages pour  en connaître la suite."

    Le rêve des ombres : lire le début

    Constant Vincent (CV) [sur le texte de S. Triquoit] : "Stéphane apporte une très grande attention aux détails historiques, c’est important pour un récit qui se passe dans un cadre comme celui qu’il a choisi. Quand j’écris, j’ai souvent du mal à me forcer à faire des recherches pour être précis, vraisemblable, j’ai tendance à me dire que certains détails sont sans importance ou chargeraient trop l’écriture. Mais souvent, ce sont ces détails-là qui donnent au récit la touche de crédibilité nécessaire pour que le lecteur oublie que ce qu’il lit est une fiction, et Stéphane n’a pas peur d’éplucher tout un document pour trouver ce genre de pépites."

    L'aigle et le loup: lire le début

    Vendarion d’Orépée (VdO) [sur le texte de E. Gossuin] : "Un beau jour, Églantine est venue nous présenter un récit qui n’avait rien à voir avec le projet dont elle nous avait parlé la réunion précédente : c’était un étrange récit à la première personne dont le héros, un jeune voleur dont nous ne savions rien, se réfugiait dans une forêt magique poursuivi par des hommes d’armes, les animaux et les plantes de la forêt volant à son secours. Ni nous, ni Églantine elle-même ne savions qui était ce personnage, mais nous voulions tous en savoir plus et, peu à peu, la légende de la forêt de Cervia est née.
    L’intérêt de cette nouvelle, outre sa genèse très particulière, est la leçon qu’on peut tirer de la curieuse association des personnages que tout oppose : un voleur à moitié sauvage, une magicienne érudite en quête de vengeance et une reine des elfes. Malgré ces différences (ou peut-être à cause d’elles), ce groupe triomphe de l’adversité. Une leçon que ceux qui travaillent dans l’édition devraient méditer."

    Le fils du forgeron : lire le début

    Continuons sur l’échange que vous avez su si bien faire durant votre atelier d’écriture et lors de votre dédicace réussie à Huissignies (Belgique). Je vous invite à poser une question à l’un de vos collègues et là encore, je ne vous laisse pas le choix :

    VdO à S. Triquoit : "Alors qu’il y a tant de magie en Irlande, tant de mystères dans la cordillère des Andes et tant de secrets enfouis dans les sables d’Égypte, pourquoi diable cette passion exclusive pour la Ruritanie ?"

    (ST) : "Il est erroné de dire que ma passion va exclusivement vers la Ruritanie, un pays imaginaire qui a donné son nom à un sous-genre de récit d'aventures se passant dans des contrées fictives d'Europe centrale, comme par exemple Tintin et le Sceptre d'Ottokar. J'en parle souvent car c'est le projet de récit le plus élaboré sur lequel je travaille, parce qu'il faut bien imaginer et construire toute une Histoire politique, sociale et culturelle de deux pays s'inspirant de l'Allemagne et de la Tchécoslovaquie au Moyen-Âge.
    Quant à l'Histoire, le folklore, les légendes et mythologies des différentes régions du monde, elles constituent mes sources d'inspiration majeures pour mes récits, mais s'inscrivent plutôt dans des récits courts, comme des nouvelles ou des one-shots, plutôt que dans une longue saga élaborée sur plusieurs tomes."

    EG à V. D’Orépée : "Quels sont tes principaux sujets d’inspiration ?"

    (VdO) : "Tout ce que je lis, tout ce que je vois et tout ce que j'entends est une source possible d'inspiration, autant dire que je ne risque pas d'en manquer. Mon univers de fantasy mêle les légendes de la table ronde avec les stéréotypes "classiques" du med-fan donjon, avec mon point de vue particulier.
    Ainsi, j'ai créé mon "université de magie" à l'époque où j'étais encore aux études secondaires, dans un internat que je trouvais assez pénible. J'y ai intégré les querelles des mages de haut rangs pendant ma brève période de militantisme politique et Fizran l'assassin est arrivé tout naturellement avec l'influence d'auteurs qui ont campé des personnages hauts en couleur, en particulier Hugh-la-Main dans Les Portes de la Mort de Margaret Weis et Tracy Hickman, et L'Assassin Royal ensuite.

    Pour Les portes de l'Agartha, j'ai puisé dans mes connaissances et mon intérêt pour la 2e Guerre mondiale, les mythologies, et je me suis laissé influencer par un roman fantastique (dans tous les sens du terme) de James Herbert, La lance, qui évoque une secte néo-nazie en quête d'une lance magique liée aux mythes du Graal et dont le décorum tourne autour du Parsifal de Wagner (qu'on retrouve dans le discours du sorcier "Barbo" et dans les références de "L'inconnu de la Hunelle")."

    CV à E. Gossuin : "Si tu ne pouvais absolument pas écrire dans le style fantastique, écrirais-tu quand même ? Et, si oui, dans quel genre ?"

    (EG) : "Bien sûr que j'écrirais ! L'écriture est nécessaire, indispensable à mon être. Le fantastique permet de s'évader et multiplie les possibilités mais n'est pas nécessairement le seul genre avec lequel je me sens à l'aise.  Avant d'oser le fantastique, je m'étais plutôt axée sur la poésie, la prose, en abordant des sujets du quotidien. Je continue encore à m'aventurer dans le domaine de la poésie, mais j'aimerais approfondir l'exercice de la nouvelle.
    Le décès d'un proche il y a peu m'a fait prendre conscience de la nécessité de vivre pleinement chaque jour, et j'ai envie de parler de ce sujet un peu plus "terre-à-terre" dans une prochaine nouvelle."

    ST à C. Vincent : "As-tu un roman ou une saga d'ampleur en projet ? Si oui, en quoi cela consiste-t-il ?"

    (CV) : "Je ne sais pas si on peut vraiment considérer cela comme une saga d'ampleur, mais j'ai effectivement une série de deux livres minimum, dont l'un consistant en un recueil de nouvelles, en projet. Sans vouloir trop en dire, disons que le premier relatera différents moments de la vie d'une jeune aventurière dans un monde fantastique. Le second se déroulera quelques années après la fin du précédent et sera le récit de l'existence de plusieurs personnages, bons et mauvais, qui vivent une existence influencée par les actes passés de cette aventurière et de ses compagnons. Cette partie-là pourrait éventuellement se décliner en plusieurs volumes. Navré pour le manque de détails, mais l'histoire est toujours en formation et je préfère ne pas risquer de dire une chose qui changerait par la suite."

    Merci à tous les quatre d’avoir joué le jeu et merci pour vos textes qui sont venus merveilleusement créer Fantastique en Pays de Chièvres. Un dernier mot ?

    (VdO) : "Si je devais répondre littéralement, j’hésiterais entre « camion » et « pouet pouet ».
    Plus sérieusement, je pense qu’il y aura d’autres ateliers d’écriture et d’autres anthologies, même si j’ai dû y consacrer énormément de temps de préparation. Mais j’ignore encore dans quel cadre et dans quelles circonstances. L’essentiel est que cette expérience m’a permis d’entrer en contact avec des personnes exceptionnelles (les co-auteurs bien sûr, mais aussi tous ceux qui nous ont aidé à diffuser l’anthologie) et ce résultat valait bien ces efforts."

    (ST) : "Eh bien, vu que nous sommes tous des écrivains en devenir, je souhaite que l'inspiration nous vienne à tous et que chacun réussisse dans ce qu'il entreprendra."

    (EG) : "À mon tour de présenter mes remerciements aux participants de l’atelier pour leur bonne humeur, leurs échanges constructifs, leur esprit critique, pour m’avoir permis de vivre cette expérience ! Enfin, toute ma gratitude à l’équipe des Lutins de Kelach pour le suivi, la lecture, relecture… des textes, les corrections, la patience que celles-ci nécessitent. Quand on est débutant en écriture, on marche un peu sur des œufs, on sait ce qu’on veut raconter dans les grandes lignes, mais pas toujours comment y parvenir. En étant bien entouré, tout paraît soudainement bien plus clair ! Alors gratitude à la vie et à vous tous !"

    (CV) : "Asclépiade."

    Et n'oubliez pas de retrouver Fantastique en pays de Chièvres sur notre site :

    Editions Kelach

    Chievres

  • [Interview] Tiphaine Levillain, autrice de L'Ingénieur de Noël

    Bonjour Tiphaine. Tu es l’autrice de ce merveilleux livre de l’avent qu’est L’Ingénieur de Noël. Mais avant de parler d’Oblio et de Pilila, peux-tu nous parler un peu de toi ? Qui es-tu et quels sont tes ouvrages antérieurs les plus notables ?

    Bonjour ! Je pense pouvoir me définir comme une artiste pluridisciplinaire (art de rue, création de costumes, de décors, événementiel…) qui se passionne pour les histoires. Depuis toujours, tout ce que je fais à pour but d’en raconter, d’une façon ou d’une autre, et l’écriture est mon activité principale pour ça.

    Côté édition, L’Ingénieur de Noël est l’un de mes premiers livres, avec Voyage en terres sauvages et Panique au Muséum (qui n’est pas encore sorti), qui mettent en scène deux lutins, deux personnages récurrents dans mes histoires, une exploratrice pour le premier et un détective pour le second.

    Pourquoi as-tu choisi de
    t’orienter vers la littérature jeunesse ?

    Quand j’ai écrit L’Ingénieur de Noël, je l’ai plutôt abordé comme un ouvrage convenant à tous les âges et donc devant être accessible aux plus jeunes.

    Mais au-delà de ça, je m’intéresse de plus en plus à la littérature jeunesse depuis que je suis tombée enceinte et que j’ai commencé à me questionner, et surtout, à découvrir que les histoires que nous lisons enfants influencent notre vision du monde bien plus qu’on ne l’imagine.
    Je me suis ainsi découvert une très forte envie d’écrire des histoires pour les plus jeunes, pour transmettre des valeurs qui me semblent essentielles, grâce à des histoires douces et/ou poétiques.

    Question complexe : quelle a été ta source d’inspiration pour L’Ingénieur de Noël ?

    L’esprit de Noël, tel que je le conçois depuis des années.
    J’ai toujours aimé cette période de l’année, et j’ai essayé de transmettre cette magie dans mon histoire. Il y a aussi un brin de chamanisme, et des concepts et valeurs sur lesquelles je me suis énormément questionnée au cours des mois précédents l’écriture.

    Traineau

    Pourquoi ce choix d’un
    livre de l’avent qui peut également se lire autrement ou en dehors de la
    période de Noël ?

    Quand j’étais petite, j’avais beaucoup de livres de contes et de livres d’histoires. J’en avais un qui proposait 365 courtes histoires, pour en lire une tous les soirs pendant un an (j’en lisais bien plus qu’une chaque soir). J’aime ce concept, et j’aime Noël, et… Voilà !

    Rentrons dans l’histoire
    à présent. Quelle est-elle ?

    Oblio est le seul gobelin vivant au village du Père Noël, en Laponie. C’est un petit génie qui invente de nombreuses machines pour faciliter le travail des lutins. Cette année, le Père Noël lui a confié une tâche particulièrement ardue, et il ne sait pas par quel bout la prendre. Il va donc demander de l’aide aux lutins…

    Ton duo, Oblio et Pilila, est vraiment craquant (j’aime particulièrement l’explication de la beauté du nom de la lutine). Une lutine du Père Noël cela se conçoit bien, mais pourquoi avoir choisi un gobelin comme héros ?

    Parce que c’est différent d’un lutin. Aussi incongru que cela puisse paraître, il est à sa place. Et c’est très bien comme ça, et c’est un premier message implicite !

    Le Père Noël n’est qu’un
    figurant dans l’histoire. Pourquoi ce choix ?

    Je me suis beaucoup questionné sur la pertinence de proposer une histoire avec le Père Noël dedans, sachant que je ne compte pas faire en sorte que mon fils y croit.

    Par contre, je lui raconterai les histoires et légendes de Noël, et le Père Noël en fera partie. Du coup, pour L’Ingénieur de Noël, je ne voulais pas du Père Noël comme personnage principal. Et aussi, il est plus facile pour un enfant de s’identifier à Oblio ou Pilila qu’au Père Noël.

    As-tu un personnage autre que les deux principaux que tu aimes particulièrement et pourquoi ?

    Jour 9 reduit

    J’aime bien Toltam, principalement pour le message qu’il véhicule lors de sa première apparition. Je n’ai pas envie, et j’ai le droit, et c’est OK. Je considère que c’est un message très important. Enfant, on intègre que même si on ne veut pas, on doit le faire si un adulte le demande, et, malheureusement, une fois à l’âge adulte, c’est toujours bien ancré en nous. Alors, enfant ou adulte, on a le droit de ne pas vouloir, et c’est OK.

    Les dessins de ChaBarb
    sont comme toujours magnifiques. Comment s’est déroulé le travail avec
    lui ?

    On a d’abord vu ensemble si j’avais des idées ou envies précises pour certaines illustrations, puis je lui ai laissé le champ libre. J’ai adoré découvrir comment lui voyait les choses.
    En dehors de deux/trois illustrations et des tenues des personnages, c’est globalement ChaBarb qui a choisi à quoi ressembleraient les choses.

    Ce livre est aussi ludique. Pour ma part, je le conçois plus comme une interaction possible parents-enfants durant l’avent avec 3 pages de lecture le soir. Partages-tu le même sentiment ?

    Oui, c’est plus qu’une histoire à lire. Chaque jour, il y a le texte, le petit jeu, et puis une discussion possible autour des concepts et valeurs abordés dans le livre.

    Selon moi, L’Ingénieur de Noël est un très beau conte de Noël qui mérite quelques superlatifs. Et je dois dire que toute l’équipe, Vendarion, Floriane, ChaBarb et toi avez réalisé un très bel ouvrage. Tous nos lutins de Kelach s’associent à moi pour vous féliciter. Un dernier mot de ta part ?

    Un grand merci à tout le monde, le travail a été très agréable, et j’ai hâte de tenir le livre entre mes mains. J’espère qu’il sera aussi plaisant à lire qu’il l’a été à écrire !

    Pour découvrir et acquérir L'Ingénieur de Noël, rendez-vous sur notre boutique :

  • [Interview croisée] Fantastique en pays de Chièvres (première partie)

    Bonjour à tous, vous voici réuni dans une interview croisée au sujet de l’anthologie Fantastique en pays de Chièvres qui a fait un formidable démarrage.
    Dans un précédent entretien, Vendarion d’Orépée nous a indiqué l’origine de cette anthologie, née dans un atelier d’écriture. Nous ne reviendrons donc pas dessus. Mais chacun d’entre vous, qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture ?

    Églantine Gossuin (EG) : « Un attrait familial dans un premier temps. Mon grand-père écrivait de courtes citations, ma mère des poèmes et tout naturellement, j’ai apprécié, admiré ce moyen d’expression.  Mes nombreuses lectures m’ont amené à prendre, à mon tour, ma plume afin d’épancher mes sentiments, de coucher sur le papier mes chagrins, mes joies au fil de courts poèmes en prose.
    Quand j’avais 16 ans, je suis tombée sur l’annonce d’un concours de nouvelles et là je me suis dit "Pourquoi pas ?". J’ai relevé ce nouveau défi et découvert que l’exercice était astreignant, mais surtout révélateur de mon besoin d’écrire, encore et encore. L’écriture est une passion, un mode d’évasion qui me comble à chaque fois que je m’y mets. »

    Stéphane Triquoit (ST) : « Depuis tout jeune, j'ai toujours eu une imagination débordante pour élaborer et raconter des histoires. Voyant qu'un atelier d'écriture se tenait non loin de chez moi, je me suis dit que c'était l'occasion de m'y exercer afin de faire connaître mes créations au public. »

    Constant Vincent (CV) : « Je crois que c’est vers la 4e secondaire, je venais de rencontrer l’un de mes meilleurs amis encore aujourd’hui – coucou Xavier - qui lui avait commencé un livre à l’époque. J’étais très renfermé durant mes premières années de secondaire, plutôt versé dans le dessin et la lecture que le sport ou autre activité « sociale ». Bref, il m’a parlé de ses personnages, de son intrigue et je me suis dit qu’il serait intéressant d’essayer de mon côté aussi. Alors, pendant une heure de fourche, j’ai pris mon bloc de feuilles et j’ai commencé à écrire un début d’histoire, comme il me venait. Xavier l’a lu et a adoré. Ça m’a donné l’envie de continuer et cette ébauche est finalement devenue la base de mon premier roman, Les Terres du Nord. »

    Vendarion d’Orépée (VdO)  : « L’envie d’écrire, tout simplement. Plus jeune, j’étais très attiré par la BD, je lisais des magazines avec des histoires "à suivre" et j’inventais moi-même la suite en attendant le numéro suivant pour voir à quel point j’étais éloigné des idées de l’auteur. Je me suis mis sérieusement à écrire après avoir fait du JdR et j’ai commencé par un scénario pour JdR Mag, puis un premier roman en 2016. »

    Pourquoi le fantastique et non un autre genre littéraire ?

    (VdO) : « Au début, j’étais plutôt attiré par la SF, un peu grâce à Star Wars, à une période des années 80 où tous les animes ou presque étaient de la SF et aussi avec les séries SF de « Fleuve Noir » que je dévorais avec avidité pendant mes trop nombreux trajets en train. Par la suite, mes goûts se sont heureusement diversifiés, même si j’écris toujours dans la littérature de l’imaginaire. »

     

    (CV) : « Quand j’étais petit, j’ai eu droit à Harry Potter, que ce soit en livre comme en film, j’étais fana de la trilogie cinématographique du Seigneur des anneaux et j’ai attendu avec impatience chaque nouveau roman de la saga de L’Héritage (Christopher Paolini).
    Bon, sur le côté il y avait aussi Star Wars –qui a cassé les pieds de mes parents à force de passer dans le magnéto- mais niveau littéraire, ma bibliothèque était clairement dominée par le genre fantasy. C’est peut-être l’aspect médiéval qui m’attire toujours, depuis les livres d’histoire avec des illustrations de chevaliers et de châteaux forts, je ne sais pas trop.
    Aujourd’hui, j’aime diversifier mes lectures : science-fiction, post-apo, dystopie… Sans doute que je changerai de style à un moment, parce que ça m’attire aussi. En soi, j’ai envie d’écrire de tout, tant que ça n’évoque pas le quotidien du monde. Les thrillers, par exemple. Mettez un mystère, du suspens, une enquête et des meurtres tant que vous voulez, vous êtes certains de ne pas donner dans la banalité. Mais ça reste la plupart du temps sur trame de fond réaliste. Et je dis ça en étant réellement admiratif du niveau de certaines intrigues ! Ce que je veux dire, c’est que personnellement, ça me fatigue un peu de lire des histoires qui me rappellent que notre monde est loin d’être aussi bien qu’il le devrait actuellement, même si on peut retrouver le même syndrome en fantasy, dans des œuvres qui s’inspirent beaucoup de l’actualité. Et puis, au final, un thriller, c’est bien, mais un thriller avec des dragons, c’est mieux ! »

    (ST) : « Avec les récits d'aventure, il s'agit de mon genre préféré car il met les Humains face à des forces et des créatures qu'il ne voit ou ne saisit pas entièrement. Passionné de folklore, de mythologies et de sciences occultes, le fantastique constitue ainsi le registre de prédilection pour mélanger et intégrer ces éléments dans des récits avec un cadre historique bien déterminé. »

    (EG) : Parce que le fantastique et la fantasy sont des univers très vastes qui ouvrent des portes sur des sujets ordinaires et extraordinaires. J’ai toujours ressenti une attirance pour les légendes, le monde de la féérie, de la chevalerie, les encyclopédies de dragons et autres êtres mystérieux. J’ai lu de nombreux romans d’auteurs de tous horizons allant de Stephen King à Robin Hobb, de Flavia Bujor à C.S. Lewis...  J’ai eu envie de m’y mettre, de créer mon univers, mes personnages, de faire vivre tout ce petit monde aux étranges capacités qui rodait dans les couloirs de mon esprit. »

    Avez-vous un auteur ou un roman qui vous a particulièrement marqué ? Et pourquoi ?

    (ST) : « De tout ce que j'ai lu jusqu'à présent, je dirais que ce serait la saga de romans historiques Les Rois maudits de Maurice Druon, le genre de récit bien écrit qui nous divertit autant qu'il nous instruit que ce soit par rapport à l'Histoire du royaume de France ou encore l'origine de certains mots et expressions. Sans oublier qu'il y a de nombreuses passages évoquant la sorcellerie, les superstitions ou pratiques religieuse de l'époque. »

    (VdO) : « Il y en a plus qu’un : Maurice Druon pour Les Rois Maudits, un très très grand roman historique, que j’ai découvert grâce à l’adaptation télévisée de 1972 avec Jean Piat.
    Margaret Weiss et Tracy Hickman pour Les Portes de la Mort avec cet étrange univers coupé en quatre par la magie des sartans et les peuples qui essaient d’y survivre. Mais aussi pour le personnage de "Hugh la Main", mon premier roman adoptant le point de vue d’un assassin.
    Et fort logiquement Robin Hobb pour L’Assassin Royal. On retrouve dans Fizran un peu de Hugh et un peu de Fitz-chevalerie. »

    (EG) : « C’est une question assez complexe puisque chaque lecture vous apporte quelque chose, mais si je devais sortir un auteur du lot, ce serait Robin Hobb. Tout d’abord parce que c’est elle qui m’a vraiment fait plonger dans l’univers de la fantasy à la lecture de la saga de L’Assassin Royal. J’ai dévoré l’ensemble des tomes à plusieurs reprises, d’ailleurs.
    Ensuite, parce qu’elle a une capacité à mettre en mot des personnages aux facettes multiples. Qu’importe que l’univers décrit soit si éloigné du nôtre, ce qui compte lorsque qu’on tourne les pages de ses romans, c’est qu’on parvient à se mettre dans la peau de Fitz, Burrich ou Molly tant elle a si bien saisi et décrit les méandres de l’âme humaine. »

    Ewilan

    (CV) : « Définitivement Pierre Bottero avec la saga d’Ewilan, le premier livre que je me rappelle vraiment avoir lu et la plus grande source d’inspiration pour mes premières tentatives d’écriture.
    Aujourd’hui, j’ai deux auteurs favoris : Andrzej Sapkowski pour l’incroyable saga du Sorceleur, qui a complètement changé ma vision de la fantasy et dont j’espère approcher un jour la qualité d’écriture, et Dmitri Glukhovsky avec la trilogie Metro, une dystopie simplement géniale même si la lenteur du rythme peut en rebuter certains. Les œuvres provenant d’Europe de l’est et de Russie ont une façon de communiquer l’intériorité des personnages, leurs dilemmes moraux et leur complexité qui est bien plus profonde que dans ce qui nous vient des États-Unis, par exemple. »

    Fin de la première partie de cette longue interview, à suivre dans quelques jours avec les questions croisées...
    Vous pouvez retrouver de courtes biographies de ces quatre auteurs de talents sur les pages que nous leur avons dédiées :

    Eglantine Gossuin & Constant Vincent
    Stéphane Triquoit & Vendarion d'Orépée

    Pour la deuxième partie, c'est ICI

    Et découvrez aussi Fantastique en pays de Chièvres sur notre site :

    des Editions Kelach.

    Chievres

  • [Interview] ChaBarb, illustrateur de L'Ingénieur de Noël

    Bonjour
    ChaBarb.

    Bonjour Fred.

    Il y a quelques années, nous nous sommes rencontrés au détour d’un salon (assez calme) par l’intermédiaire de Mestr Tom et depuis, nous travaillons ensemble sur une de mes séries. Aussi ça me fait étrange de t’appeler par ton pseudo et non ton prénom, mais bon.

    Mon pseudo !  Un choix technique et protecteur. Il est très difficile d'écrire, voire de prononcer mon vrai nom de famille*, donc sûrement très difficile de me trouver sur internet. Simple et logique. Et pour protéger mes enfants, ma famille de mon travail, être plus libre de créer derrière un pseudo sans les retombées possibles.

    *Je confirme. ;-)

    En introduction, je dirai donc que je connais la qualité de ton travail, tes multiples univers d’illustrateur, ta rapidité, ton sérieux et ton implication sur les projets auxquels tu participes.
    Parlons de L’Ingénieur de Noël que tu as accepté d’illustrer pour les Lutins de Kelach. Qu’est-ce qui t’a séduit dans ce projet ?

    Kelach Éditions est venue à ma rencontre pour illustrer le conte de Tiphaine. J'ai pris connaissance du texte et constat immédiat : c'est différent des références du genre, rafraîchissant, il y a de l'aventure et beaucoup de sentiments à partager.
    Il ne me restait ensuite plus qu’à me mettre d'accord avec Kelach pour commencer le travail (et rêver de Noël en été).

    Couv

    Comment as-tu
    abordé les personnages ? L’autrice Tiphaine Levillain t’a-t-elle donné des
    consignes précises ou avais-tu un grand espace de liberté ?

    Tiphaine m'a donné
    plusieurs pistes, des attentes, des références et sa vision. Ensuite nous avons
    échangé plusieurs croquis. Surtout pour les personnages principaux de
    l'aventure !

    Comment s’est fait
    le choix des tons et des couleurs ? Une évidence ou as-tu tâtonné
    avant de trouver l’aspect qui convenait à Tiphaine et à toi ?

    J'ai une palette variée et j'aime illustrer pour les autres.
    Ici nous visions un public jeune, donc j'ai sorti la palette, dessin rond, simple, pour que l'enfant puisse lui aussi profiter, s'amuser (reproduire les images ou illustrer des scènes de l'histoire). Ainsi que la mise en couleurs, proche d'un rendu feutre / aquarelle / crayon de couleur. L'enfant (ou l'adulte) peut donc se faire plaisir.
    (D'ailleurs le livre a entièrement était dessiné en noir et blanc et sera en principe diffusé pour que les enfants puissent, s’ils le souhaitent, simplement colorier une illustration de l'histoire).*
    Les scènes sont choisies ici par l'auteur principalement, donc on tombe juste sur chaque représentation du jour / chapitre.
    Mes propositions ont tout de suite plu à Tiphaine.

    *Quelques illustrations à colorier vous seront offertes lors des dédicaces et salons,
    et certaines seront disponibles ultérieurement sur le site Kelach.

    Qui a eu l’idée du jeu intégré à l’histoire, c’est-à-dire retrouver les trèfles dans chaque image ? Un aspect ludique très appréciable, je trouve.

    J'adore lire des histoires à mes enfants. Et nos livres contenant des jeux sont nos favoris ! Leur regard navigue dans l'illustration pendant que tu racontes l'histoire. L'idée a beaucoup plu à Tiphaine.  Ensuite, elle a trouvé un second jeu (je n'en dis pas plus, il vous faut lire l'histoire).

    Pas trop de
    difficulté pour placer ces objets cachés ?

    Certains éléments du jeu ont été difficiles à placer, surtout quand tu n'as qu'un personnage de présent.

  • [Interview] Floriane Derain, Directrice de collection du Bosquet Féérique

    Bonjour
    Floriane, à la veille d’une sortie d’importance pour les Lutins de Kelach, je
    viens à toi pour que nos lecteurs puissent faire plus ample connaissance avec
    toi. Peux-tu te présenter en quelques mots ?

     

    Bonjour, avec plaisir. Je m'appelle Floriane Derain, j'ai 32 ans, je suis autrice de poésie et de nouvelles en dilettante depuis l'adolescence. Ma dernière publication en date s'intitule "Fantôme dans la machine", une nouvelle Steampunk parue dans l'anthologie Nutty Ghosts aux Éditions Nutty Sheep. Quant à la prochaine, elle est pour très bientôt puisque je suis lauréate du concours Émergences 2 !, organisé par la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse.

    Tu es donc la directrice attitrée depuis quelques mois de le collection Bosquet Féérique*, notre collection pour la jeunesse. Peux-tu nous résumer ton rôle ?

    Mon rôle est surtout tourné vers les auteur·ice·s, depuis la sélection des manuscrits jusqu'aux corrections éditoriales. Je me vois un peu comme une chercheuse de diamant en quête de la pierre brute dont je pourrais révéler tout le potentiel. Je dois aussi veiller au respect de la ligne éditoriale de la collection voire de l'orienter par mes choix éditoriaux.

    Je
    rappelle que tu es aussi la correctrice en chef de cette collection jeunesse*.
    Qu’est-ce qui te séduit dans cette quête de textes pour les 5-12 ans et
    donc dans la littérature jeunesse ?

    Je crois que la littérature jeunesse est avant tout une littérature de plaisir et d'évasion. C'est en tout cas comme ça que je la vis. Chez les plus jeunes, il n'y a pas ce besoin de « suspension consentie de l'incrédulité », ou en tout cas beaucoup moins que dans la littérature pour adultes. De ce fait, les récits se permettent souvent plus de liberté pour aller chatouiller l'imagination et la réflexion du lecteur, et c'est ce qui me plaît.

    Parlons
    un peu de cette très belle parution, L’Ingénieur de Noël, écrit par
    Tiphaine Levillain et illustré par ChaBard (que j’aurai aussi le plaisir
    d’interviewer très prochainement). Peux-tu nous en donner un très court
    teasing ?

    Il s'agit de l'histoire d'un gobelin, nommé Oblio, qui se trouve être un inventeur de génie au service du Père Noël et de ses lutins. Alors que d'habitude, il arrive à bout de n'importe quel problème, cette année, la nouvelle machine qu'il doit fabriquer pour le Père Noël lui donne bien du fil à retordre. Heureusement, il va pouvoir compter sur de nouveaux amis, un peu d'aventure et beaucoup de bienveillance pour tenter de sauver Noël !

    Est-ce
    sa forme de livre de l’avent, ses personnages, ses illustrations ou tout
    simplement son histoire qui te charme ?

    Je dirais tout d'abord le fond, c'est à dire son histoire et ses personnages. Tiphaine a su créer un récit enchanteur et une vraie personnalité à chacun de ses personnages. C'est une histoire qui se dévoile au rythme d'un chapitre par soir, à la manière d'un calendrier de l'avent, et ça risque d'être dur pour les enfants de patienter jusqu'au lendemain, tant elle est prenante.

    Et comme un bijou ne va pas sans son écrin, ChaBard est venu sublimer le tout de ses illustrations. Elles sont modernes, colorées, avec une touche d'originalité qui les rend uniques et indispensables pour savourer l'ouvrage. C'est un vrai bonheur de voir les personnages prendre vie au fil des pages.

    Si
    L’Ingénieur de Noël est notre publication forte de ce dernier trimestre
    2019, le Bosquet Féérique ne s’arrête pas là. Un appel à textes permanent
    existe, mais tu es toujours à la recherche de la perle rare. Peux-tu, ici, nous
    dire ce que tu souhaiterais plus particulièrement lire : tranche d’âges,
    sujet, univers et atmosphère ?

    Au niveau de ce que je recherche actuellement, j'aimerais bien sortir un ouvrage pour les 12 ans et plus, quelque chose d'entraînant et de bien rythmé, qui soit plutôt de la SF ou de la fantasy (pas de fantastique).

    Comme
    toujours, je vais te laisser le dernier mot, mais avant, je voudrais te dire
    que les Lutins de Kelach sont ravis de te compter parmi eux. Encore une fois
    « Bienvenue ». À présent, à toi le mot de la fin :

    Eh bien merci ! Pour l'accueil et pour cette interview. J'espère qu'elle aura donné envie aux lecteur·rice·s de se procurer L'Ingénieur de Noël, ainsi que de me faire parvenir leurs manuscrits.

     

    *En dehors des tomes précédemment publiés et de la série des Contes des 2 Comtés.

  • Interview de Vendarion d'Orépée.

    Bonjour Vendarion, puisque c’est là ton nom de plume.
    D’ailleurs comment l’as-tu choisi ?

    De la même manière qu’Arsène Lupin choisissait ses fausses identités dans les romans de Maurice Leblanc : en reprenant les lettres de mon nom véritable et en les assemblant.

    Ce nom a en outre une consonance elfique qui me convient parfaitement.

    Tu es l’un des associés des Lutins de Kelach, mais surtout,
    pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, un auteur. Tu as 2 nouvelles dans Fantastique
    en pays de Chièvres. Peux-tu nous dire un mot de l’histoire qui a mené à la
    naissance de Fantastique en Pays de Chièvres ? Je crois savoir qu’il est
    né dans un atelier d’écriture ?

    Lorsque j’ai publié « L’Âme de l’Assassin » aux éditions Stellamaris, mon premier roman, j’ai entrepris un long chemin de croix dans le but de me faire connaître. C’est à la bibliothèque de Chièvres que j’ai croisé Claudy Demarez qui m’a proposé de me mettre en contact avec la presse et de faire une intervention au Conseil Communal. À partir de là, je devais prendre une initiative et je me suis dit : « pourquoi pas un atelier d’écriture ? ». Je venais d’en faire un pour les médiévales de Chièvres.

    Constant Vincent, qui venait lui aussi de publier son premier roman et suivait (et suit toujours, du moins je l’espère) des études dans le domaine du cinéma m’a aidé à organiser ce projet. Au début, nous n’étions pas certains de déboucher sur un résultat concret, mais nous avons laissé la porte ouverte à une anthologie et les participants ont parfaitement joué le jeu.

     

    Une de tes nouvelles dans Fantastique en pays de Chièvres
    fait écho à ton roman, les Portes de l’Agartha, lui aussi aux éditions
    Kelach. Peux-tu nous parler de ce roman ?

    « Les Portes de l’Agartha » proviennent d’une nouvelle que j’ai écrit pour l’anthologie « Blitzkrieg » de la série Otherlands. Cette nouvelle met en scène une expédition allemande dont le passager a invoqué une démone qui doit leur ouvrir les portes d’un autre monde. Le roman pousse l’histoire un peu plus loin puisque le passé et la psychologie des personnages et plus détaillée, je donne également plus d’informations sur les habitants de l’autre monde qui n’est pratiquement pas décrit dans la nouvelle.

     

    Tes héros viennent de deux mondes, un primitif et le nôtre.
    Pour ces derniers, il s’agit de marins de l’armée allemande à la fin de la
    seconde guerre mondiale. Si tous ces soldats sont loin d’être des héros, ce
    choix de faire de certains d’entre eux des hommes honorables a-t-il été dicté
    simplement par la nécessité - c’est-à-dire la recherche d’artefacts par les
    allemands – ou porte-t-il un autre message ?

    S’il y a un message, je préfère ne pas le révéler. ;-)

     
    our ce qui est des personnages, je me suis beaucoup inspiré de l’ambiance de « Das Boot » pour l’ambiance et la personnalité du capitaine dont j’avais l’intention de faire le héros de l’histoire… mais je me suis vite rendu compte que des matelots avec un rôles subalternes auraient beaucoup plus de liberté d’action qu’un supérieur qui n’a aucune alternative entre respecter les ordres et se révolter. Certains de ces matelots ont des motivations honorables, et d’autres un peu moins, mais ils doivent se serrer les coudes pour survivre et leur véritable personnalité se révèle dans l’adversité.

    Quelles parties de ton roman as-tu préférés écrire ?
    Celles concernant le monde contemporain ou celles qui se déroulent dans le
    monde primitif ? Et pourquoi ?

    L’un ne va pas sans l’autre, puisque mes sous-mariniers pensent connaître le monde de l’Agartha et les habitants de l’Agartha ont une vague idée de l’existence de notre monde… mais les deux visions sont naturellement déformées.

    J’avoue que j’ai pris un réel plaisir à décrire les peuples de l’Agartha, étant beaucoup plus libre d’imaginer les différentes ethnies et leurs coutumes sans avoir à consulter des tonnes de documents. La description de notre monde a nécessité de très longues recherches. Films d’ambiance et documentaires compris, j’ai dû visionner plus de 50 heures de vidéo
    .

    Pour revenir à toi, as-tu des romans ou des auteurs qui t’ont
    particulièrement marqué ?

    Dans l’ordre chronologique :

    « Les conquérants de l’impossible » de Philipe Elby. Une série de SF de la bibliothèque verte ou des adolescents font face à des événements hors du commun… avec des voyages dans le temps et des explorations spatiales.

    « Les Rois Maudits » de Maurice Druon a été la première saga à me passionner, je me suis précipité sur les romans après avoir vu la première adaptation télévisée avec l’inoubliable Jean Piat dans le rôle de Robert d’Artois. Il y a eu une seconde version en 2005 qui est généralement moins appréciée. Le principal reproche que je ferais à cette seconde version est d’être beaucoup trop « fantasy » dans les décors et les costumes.

    Les grands classiques de l’héroïc-fantasy, beaucoup de sagas (Conan de Cimmérie, Elric de Melnibonée, le Cycle de Thongor)

    Sont-ce eux qui t’ont donné l’envie d’écrire ou cette pulsion
    vient-elle d’ailleurs ?

    J’ai eu envie d’écrire à l’époque où je lisais Astérix, les Schtroumpfs et « Pif Gadget » et je me voyais volontiers comme scénariste de bandes dessinées… mais c’est en commençant le jeu de rôle et en découvrant les grandes sagas de fantasy que j’ai envisagé sérieusement d’écrire des nouvelles et des romans.

    « L’Âme de l’assassin » est le résultat d’une partie de JdR ayant pour cadre mon propre univers de campagne et les héros ont été créés et incarnés par mes joueurs de l’époque.

    les Portes de l’Agartha n’est qu’un début. Une ou des suites
    sont-elles prévues ? Et qu’est-ce qui nous y attend sans nous spoiler la
    fin de l’Agartha.

    Les derniers chapitres laissent ouvertes plusieurs suites possibles qui permettront de mieux découvrir le monde de l’Agartha, ses liens avec le nôtre et le mystère de la genèse de cet univers… Cet univers est révélé sous forme d’un immense puzzle dont chaque roman ou nouvelle apporte une pièce qu’un lecteur méticuleux peut assembler pour avoir une vision de l’ensemble.

    As-tu d’autres projets en tête ?

    Plusieurs romans qui seront la suite de « L’Âme de l’Assassin » et des « Portes de l’Agartha ». Bien que j’apprécie les suites, je mets également un point d’honneur à ce que chaque récit soit une histoire complète avec une fin bien définie… et une suite possible.

    J’ai remarqué que beaucoup d’auteurs se lancent très rapidement (trop rapidement) dans une saga dont aucun tome n’est compréhensible sans avoir lu les précédents… et abandonnent si le premier volume ne se vend pas, les lecteurs s’en sont évidemment rendu compte et commencent à bouder les sagas incomplètes.

    Je te remercie pour avoir répondu à ces quelques questions.
    Bonne écriture et comme toujours, je te laisse le mot de la fin.

    Sur ma vision des métiers d’auteur et d’éditeur, il y a énormément à dire.

    Avec la multiplication des plateformes d’édition en ligne, tout le monde peut écrire et se faire éditer et certains éditeurs peu scrupuleux voient ce phénomène comme un nouvel eldorado, avec l’auteur dans le rôle de la mine d’or qu’on peut exploiter en lui faisant payer des « services d’édition » pour un livre qui ne se vendra jamais faute de promotion. Pour ma part, je considère plutôt les auteurs comme des filons qu’il convient d’encourager et d’orienter.

    Au final, les lecteurs ne s’y tromperont pas…

  • [Interview] Élodie Greffe

    Autrice des Contes du Grand Chêne, Élodie Greffe se prête avec son sourire et sa jovialité habituelle à notre jeu de l'interview, afin de découvrir un peu plus son roman et sa personnalité.

     

    Bonjour, Élodie.

    "Bonjour !"

    Les Contes du Grand Chêne est ton premier roman. Avant celui-ci, t’étais-tu déjà essayée à l’écriture ?

    C3 grand chene
    Contes du Grand Chêne

    "Depuis toute petite, je lis énormément, mais c'est au collège que j'ai attrapé le virus de l'écriture.
    Étudier les structures, les différentes formes de narration, les figures de style, réfléchir à la pensée de l'auteur, à ce qu'il avait pu vouloir transmettre avec son œuvre, tout ça me fascinait, j'avais l'impression de découvrir un nouveau monde.
    Mais c'est avec l'écriture d'invention que j'ai vraiment eu le déclic et commencé à écrire mes propres histoires. Ma professeure de français de 3ème m'a encouragée et donnée confiance en moi, et je n'ai plus arrêté, même si je n'osais pas forcément sortir mes écrits des tiroirs de mon bureau."

    Les Contes des 2 Comtés sont une idée de Mestr Tom. Comment s’est effectuée votre rencontre ?

    "Il avait posté une annonce sur Facebook, il cherchait un auteur pour écrire l'un des Contes des 2 Comtés. Je lui ai envoyé un mail car j'avais plein de questions, puis j'ai tenté ma chance en lui envoyant un texte. Il m'a rappelée quelques jours plus tard, et c'était le début de l'aventure."

    Qu’est-ce qui t’a
    séduite dans son monde et t’a incité à devenir l’autrice du Grand
    Chêne ?

    "Quand j'ai vu l'annonce, j'ai tout de suite été intriguée. J'ai été lire et écouter tout ce que je pouvais. J'ai trouvé l'univers dense, riche et plein de belles trouvailles. J'aimais l'idée de développer un univers vaste sur une longue période de temps, et de s'adresser aux enfants avec le but de leur faire découvrir et aimer la lecture.

    Mestr Tom est quelqu'un de passionné et de passionnant. Quand il m'a raconté son univers au téléphone, j'ai été conquise et très heureuse de pouvoir y participer."

    Peux-tu nous parler brièvement
    de ton roman sans trop en divulgacher (spolier) ?

    Grande fee
    La Grande fée (illustration de Romane Gobillot)

    "L'histoire se déroule dans le Royaume des Deux Comtés. Un monde où se côtoient des fées, des lutins, des sorcières, mais aussi des vampires et des loups-garous, entre autres.
    Quand Big et Bang, à l'origine du monde, ont quitté le Royaume des Deux Comtés, le Professeur en a confié la gestion et l'administration aux deux femmes qui jusque-là s'étaient occupées des jumeaux : leur mère, qu'il nomme Grande Fée et à qui il confie le royaume des fins heureuses, et leur gouvernante, qui devient la Fée C en charge du Royaume des Cauchemars.
    En théorie, ces deux fées doivent travailler ensemble et tout doit bien se passer, mais bien évidemment, les choses ne sont pas si simples et la situation finit par se compliquer. Heureusement les enfants, de ce monde et du nôtre, ne sont jamais loin, et toujours volontaires pour aider et partir à l'aventure."

    As-tu un personnage
    favori dans ton roman ? Lequel et pourquoi ?

    "J'aime tous les personnages, mais j'ai une tendresse particulière pour Léloi. C'est une fée, elle est le bras droit de la Grande Fée. Elle paraît froide et autoritaire, mais c'est une carapace, c'est sa fonction qui lui impose ce comportement. En réalité, elle est très sensible, loyale et elle s'inquiète en permanence pour la Grande Fée à qui elle tient énormément. Sa position est vraiment difficile, mais essentielle."

    As-tu un regret ou un
    élément / personnage que tu aurais aimé développer plus ?

    Fee c
    La fée C (illustration de Romane Gobillot)

    "Ce n'est pas un regret, car ce n'était pas mon rôle, mais il est vrai que j'aurai bien aimé parler un peu plus de C.
    C’est une fée aussi, il arrive des choses terribles en partie à cause de ses actions, mais ce n'est pas une "méchante". C'est une grande force de ce monde d’ailleurs, il n'est pas manichéen, même si le monde est coupé en deux avec l'ombre d'un côté et la lumière de l'autre, personne n'y est tout blanc ou tout noir, ni la Grande Fée, ni C, et c'était important pour moi de le montrer."

    Cette première expérience d’écriture t’a-t-elle donné envie de poursuivre ? As-tu des projets personnels en ce sens ?

    "Oui ! C'était une expérience fantastique à chaque étape. J'ai appris beaucoup de choses, rencontré des personnes fantastiques, j'espère que ce n'est que le début, j'ai très envie de continuer.

    Pour ce qui est des projets, j'ai écrit quelques nouvelles en réponse à des appels à textes et il est prévu que je travaille à nouveau avec Mestr Tom pour la série Augustin Porte, où j'aurai la charge et la chance d'écrire un livre du point de vue de Suzanne, l'amie d'Augustin. J'ai vraiment hâte !

    Enfin, j'ai quelques petites choses qui se mettent en place doucement dans les entrailles de mon ordinateur et à qui j'aimerai donner vie prochainement."

    Merci d’avoir pris le temps pour cet échange. Je te laisse le mot de la
    fin.

    "Merci à toi ! Que dire ? J'espère vous avoir donné envie de traverser les barrières des mondes pour visiter le Royaume des deux Comtés et j'espère surtout que la balade vous plaira !"

    Logo bosquet

    Retrouvez tout l'univers des Contes des 2 Comtés sur notre site : Editions Kelach.
    Et le début des Contes du Grand Chêne en suivant ce lien : EXTRAIT.

  • Interview de Mestr Tom

    Bonjour Thomas. Peux-tu présenter
    brièvement tes activités passées et présentes ?

    Les dieux d'Orobolan

    Je crois qu’un journaliste m’a appelé le couteau suisse et que c’est le surnom qui me va le mien.
    J’ai été directeur du festival Fan Fantasy pendant 4 ans, Rédacteur en chef du webjournal Fan 2 Fantasy, président de l’association du même nom. Je suis scénariste BD, Auteur-producteur de 6 sagas (Orobolan, Lux Quest, Le Royaume des deux comtés, Ardhaluin, Adhon Island et Augustin Porte), conteur, écrivain et en 2018 j’ai été maître du feu de camp de l’association L’ivre d’histoires.

    Avant de parler plus en avant de toi et des tes œuvres, explorons un peu Kelach. Tout d’abord, si la décision du nom « Kelach » a été validé par les associés des Lutins, c’est toi qui a proposé ce nom. Que représente-t-il pour toi ?

    C’est le nom de mon formateur en conte. Une personne que j’ai retrouvé au hasard du net et nous avons repris nos discussions comme si nous ne nous étions jamais quitté. C’est un homme qui a toujours gardé une grande imagination, un don pour les autres et un amour des beaux livres et de la lecture.

    Parlons un peu de toi. Tu te dis
    bien plus un conteur qu’un auteur ? Pourquoi ? Quelle différence
    fais-tu entre les deux ?

    Je discutais avec deux écrivains dernièrement et je leur ai proposé d’écrire des contes pour l’un de mes projets, ils m’ont tous les deux répondus ne pas pouvoir le faire. Le conte vient de l’oral, il a des codes différents du roman ou de la nouvelle. Par exemple nous évitons les flashbacks, le récit est linéaire. Je travaille souvent avec des écrivains pour passer du conte au roman justement.  

    Lorsque que tu es conteur face à
    un public ou sur la chaîne You Tube du Roi Conteur. Le travail est-il le
    même ? En particulier sur l’improvisions, quelle est la part de celle-ci
    dans ta narration ?

    Pour la saison 1 du roi conteur, j’ai voulu décrire la dernière nuit du roi conteur. Il sait qu’il va mourir au matin, il lui reste une nuit pour raconter ses dernières histoires et celle du royaume qui l’a accueilli. Les douze contes ont été filmés en une journée dans les conditions d’improvisations du direct devant un mini public. Je n’avais aucun texte.

    Ceux qui te connaissent savent que tu as au moins une idée d’histoire par jour, même si tu ne peux pas toutes les concrétiser. En particulier, tu as signé deux mondes qui ont incorporés les éditions Kelach dans la section. Je parle d’Orobolan et les Contes des deux Comtés. Orobolanva fêter ses dix ans, avec la réédition prévue de l’ensemble de ses titres ainsi que trois inédits. Peux-tu nous parler de cette collection et de ses origines ?

    Orobolan venait d’un pari personnel. Ecrire un livre qui viderait ma tête de plusieurs histoires qui traînaient dedans.  J’ai publié le premier d’abord à compte d’auteur puis il a été repris par un éditeur.
    Des lecteurs m’ont demandé la suite et comme j’avais commencé à construire l’univers avant d’écrire alors je suis passé à un deuxième tome puis au fur et à mesure des demandes des lecteurs j’ai constitué  une série de livres. Il y a eu des abandons aussi, des idées qui ne menaient pas à des romans aboutis. Finalement dans sa version définitive ce sera 9 romans.

    Peux-tu nous parler de la même façon des Contes des Deux Comtés qui s’adressent à un public jeunesse et qui est en cours de développement ?

    Le royaume des deux comtés est un univers que j’ai créé pour l’académie de Minuit (association L’ivre d’histoires). J’ai prévu une cinquantaine de contes sur 4 saisons et 9 recueils. J’ai travaillé également sur l’apparence de la collection afin d’obtenir un arc-en-ciel ajouté de 2 couleurs pour le début et la fin.

    Pour la plupart des titres de ces
    deux collections, tu t’es associé à plusieurs auteurs pour écrire chaque tome
    dont la plupart peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Tu leur as
    fourni un univers, un contexte et un synopsis à développer en surveillant que
    leur imaginaire respecte ton monde. Pourquoi ce choix de déléguer ?
    N’est-ce pas trop difficile de partager son bébé ?

    Non même si c’est arrivé que certains points de l’histoire soient modifiés, on reste souvent conforme à l’idée de départ. Ecrire avec des co-auteurs c’est pouvoir offrir aux lecteurs ce que l’on ne peut pas lui offrir seul. C’est aussi avoir un premier retour constructif sur ses écrits et son univers. Je choisis mes co-auteurs pour ce qu’ils peuvent apporter à l’histoire. Je ne confirais pas le peuple dragon à un écrivain spécialiste des vampires par exemple (et inversement).

    J’ai pu noter plusieurs thèmes
    récurrents dans tes écrits dont celui de l’enfance et particulièrement la
    maltraitance sous quelque forme que cela soit. Peux-tu évoquer ton sentiment à
    ce sujet qui devrait tous nous interpeller ?

    Ce n’est pas le thème le plus récurrent dans mes écrits. J’aime donner de la valeur à mes personnages et un personnage ne nait pas méchant, il le devient. La cause peut être de la maltraitance physique, psychologique ou du harcèlement scolaire. Quelques soient l’histoire les personnages sont aux centres. Augustin Porte est adopté mais qui est son père, celui qui l’a élevé ou celui qui lui a donné la vie. Dans Orobolan deux personnages sont intéressants Nekheb et Mogdolan deux filles qui ont eu des mères qui n’en portent que le nom. Nekheb est devenue maléfique alors que Mogdolan va représenter l’espoir pour les égarés. Un passé similaire mais deux destins différents.

    Tu apprécies particulièrement les mythes, légendes et faits celtiques. Pourquoi ? Qu’est-ce qui t’attire ou t’inspire dans cette culture ?

    Le fait qu’elle soit proche de la nature et cette façon qu’on eut les celtes de se mélanger aux autres cultures sans chercher à imposés la leur.

    Pour terminer ce cours entretien,
    as-tu de futurs projets ? Peux-tu nous en parler ?

    Finir les deux sagas Orobolan et le royaume des deux comtés. Puis je vais partir sur deux registres très différents avec Andhon Island et Ardhaluin le pieu qui sont deux univers fantastiques pour adulte.

    Je te remercie pour tes réponses Thomas.
    A bientôt.

    Retrouvez Mest Tom et ses mondes et récits sur le site des Editions Kelach.

  • Interview de Corine Fayet-Charra, autrice des Contes de Big et Bang.

    Bonjour Corinne. Tu es une des associées principales de Kelach et également notre trésorière. Mais avant tout tu es une autrice. J’imagine que, comme beaucoup d’entre nous, tu as cette passion dans le sang depuis fort longtemps ?

    Bonjour à toutes et tous.

    Depuis
    l’âge de 14 ans, j’ai en tête qu’un jour j’écrirai un livre. La vie a pris le
    dessus mais je n’ai jamais oublié cette idée. J’ai toujours pris plaisir à
    écrire et j’aime soigner le moindre courrier.  

    Qu’est-ce qui t’a décidé
    à te lancer dans l’écriture ?

    Je n’arrivais plus à trouver de livre à mon gout donc je me suis dit que c’était peut-être un signe, le moment d’écrire le mien.

    Couverture de ChaBarb

    Aux Editions Kelach,
    tu as deux récits : Les signes de la vie, dont tu prépares une suite, mais
    aussi Big et Bang dont tu viens nous parler aujourd’hui. Ce roman jeunesse fait
    partie de la série des Contes des 2 Comtés. Peux-tu nous parler brièvement de
    cet univers dont Mestr Tom est à l’origine ?

    Pour faire court, je dirai qu’il y a une île qui aurait pu être paisible mais qui ne l’est pas vraiment. Sur cette île se trouvent deux royaumes, un professeur, des jumeaux, des fées puis une reine, un roi, une princesse mais aussi un tas de créatures imaginaires… Et avec tout ce « petit » monde, il n’y a pas de quoi s’ennuyer… 

    Découvrez les Contes de Big et Bang

    Même si tous les
    tomes de la série sont indépendants les uns des autres, ton roman a à la fois
    le privilège et la difficulté d’initier sur le papier cet univers puisque,
    chronologiquement, il est au tout début de l’histoire du Monde des 2 Comtés.
    Comment as-tu abordé ce point ?

    Tout d’abord, j’ai eu plusieurs discussions avec Mestr Tom ensuite j’ai lu tous les textes déjà existants qui parlaient des 2 Comtés et j’ai écouté les 2 contes audios concernant mes personnages.

    Parle-nous un peu du

    Professeur, que l’on ne voit que peu, mais qui dans le premier Podcast réalisé
    par Mestr Tom est la personne à l’origine de tout si je ne me trompe pas ?
    L’avais-tu en tête durant l’écriture ?

    Le professeur est un personnage central puisque c’est LE créateur mais aussi celui qui supervise tout et tout le monde. De par son éloignement, il est quasi absent, ce qui donne d’autant plus d’importance à sa présence. Ce cher professeur a plané au-dessus de mon imagination au tout début du chapitre 1 puis au cours du chapitre 6 et encore plus du 7 et c’est tout car les personnages principaux sont Big et Bang.    

    Qu’est-ce qui t’a
    séduite chez Big et Bang, ces facétieux jumeaux ?

    Et bien justement, leurs facéties puisque j’étais libre de leur faire faire un peu n’importe quoi. Ensuite, ce lien très fort et bien particulier qui unit des jumeaux m’a toujours impressionné voir fasciné. 

    Illustration de Romane Gobillot

    Big et Bang vont croiser quelques créatures. En as-tu un (e) que tu préfères ?

    Dans mon recueil de contes, on est au tout début de l’île des 2 Comtés, Big et Bang sont sous la haute surveillance de leur gouvernante respective ce qui ne les empêche pas de leur échapper et de s’accoquiner notamment avec 3 petits lutins farceurs qui ne manquent pas de les entraîner dans leurs bêtises.    

    Ton roman, comme tous
    ceux de la série se constitue de plusieurs chapitres qui sont autant de courtes
    histoires ou contes qui s’inscrivent dans une trame globale. As-tu rencontré
    des difficultés pour échafauder ce montage ?

    Oui, car je n’arrivais pas à commencer l’histoire. J’ai donc écrit les chapitres dans le désordre. Je suis partie d’une idée, celle de Big et Bén. J’ai ensuite voulu parler de la fête de Beltaine. A suivi le chapitre intitulé « Jour de foire » dans lequel je me suis bien amusée. Ce n’est seulement qu’à ce moment que j’ai écrit le premier chapitre. Et dans la foulée et en ordre chronologique, j’ai rédigé les 3 derniers chapitres.   

    As-tu puisé ton
    inspiration sur des contes connus ou d’autres sources d’imaginaire ?

    En grande partie, mon imagination vient de mon expérience de vie. J’ai utilisé des scènes vécues que  j’ai « arrangées » pour être dans le contexte. C’est aussi faire des clins d’œil à mes proches.

    Les consignes données
    par Mestr Tom t’ont-elles laissé assez de liberté ou as-tu eu quelques
    frustrations par les limites imposées par la cohérence de l’univers ?

    Oui et non. Pour le chapitre 1, j’avais maintes consignes à respecter puisque, sans y paraître, je devais scrupuleusement décrire l’île des 2 Comtés. En même temps, j’avais carte blanche pour faire évoluer mes jumeaux donc ça a été. Par contre, pour le dernier chapitre, tout pratiquement était dit dans le conte audio donc je n’ai pas pu trop y m’être mon empreinte et c’est relativement frustrant.

    Tu as la double
    casquette de l’écriture pour la jeunesse et pour les adultes. Je ne te
    demanderai pas si tu as une préférence, mais as-tu une approche différente et
    un ressenti différent pour chaque domaine ?

    Très bonne question. Me sentant bien dans l’écriture pour adultes, j’ai eu, bien sûr, des doutes quant à mes capacités à écrire pour des enfants. Et puis, en fait, tout s’est mis en place très naturellement, je n’ai eu qu’à me positionner en tant que maman.  

    Une dernière question :
    peux-tu en quelques mots nous dire pourquoi nos jeunes lecteurs devraient
    adorer les Contes de Big et Bang ?

    Euh, pas facile comme question. L’écriture est à leur portée. Les événements s’enchaînent donnant envie de tourner les pages afin d’en savoir plus. Le livre commence par une chasse aux trésors qui peut leur rappeler une expérience similaire. D’autres faits mentionnés sont complètement d’actualités : les querelles entre frères (Big et Bang) entre frère et sœur (Bén et Eudes), la bataille pain au chocolat /chocolatine, les crises d’épilepsie de Romane, des grands frères qui épient les petites sœurs, des filles qui se confient leurs secrets…    

    Merci Corinne pour
    ces quelques lignes et nous nous retrouvons très vite au sein de Kelach.

    Merci à toi d’avoir préparé cette interview. J’espère avoir donné envie aux enfants mais aussi aux plus âgés (il n’y a pas d’âge pour se faire plaisir) de découvrir les aventures de mes incorrigibles jumeaux.  

    Découvrez la biographie de Corinne Fayet-Charra